TOUT EST DIT

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mercredi 1 décembre 2010

Têtes à claques et machine à perdre

Il y a bien une promesse que les dirigeants socialistes sont toujours capables de tenir : celle du ridicule. On dirait qu'ils ne s'en lassent jamais. Comme si les échecs ne leur servaient pas de leçon, les voilà qui se livrent au jeu meurtrier des rivalités annoncées. Autant de cadeaux à leurs futurs adversaires pour 2012. Un concours ?
Comment imaginer que leurs primaires puissent être un outil civilisé de rassemblement ? Ce rendez-vous est plutôt le révélateur assassin de toutes les contradictions d'un parti qui peine à faire son aggiornamento intellectuel. Le tube à essai socialiste bouillonne plus du mélange explosif d'ambitions contraires que d'idées de rechange aussi fades d'aspect qu'une fraise tagada version pink décolorée.
Bloqué par ses conformismes de pensée et par la peur de heurter un électorat fuyant, le PS n'a pas su s'engouffrer dans le boulevard que lui ouvrait le conflit social des retraites. Piégé par les vieux réflexes des périodes pré-électorales, il n'a pas eu le cran de chiffrer ses propositions pour l'égalité réelle. Jusque-là, la droite n'a eu aucun mal à dérouler derrière ses discours l'argumentaire très visible du manque de crédibilité et de responsabilité. Presque trop facile.
Au plus bas dans les sondages, Nicolas Sarkozy a toutes les chances de profiter des dégâts de la machine à perdre du camp adverse, si bien lancée qu'elle parvient même à ruiner l'ébauche d'un programme de gouvernement élaboré avec une méthode copiée sur celle de l'UMP entre 2005 et 2007.
A seize mois de l'échéance, le principal parti d'opposition n'a rien de meilleur à proposer qu'une compétition entre une diva des sondages qui, entre deux allers-retours Paris-Washington, se contente de quelques généralités de circonstance, une première secrétaire qui joue la montre, des « jeunes lions » qui piaffent d'impatience et une ancienne candidate dont tout le monde a compris qu'elle ne renoncerait jamais à récidiver.
Ségolène Royal se paie la tête de ses petits camarades et de « Martine » avec le culot qu'on lui connaît. Quand elle affirme que Dominique Strauss-Kahn sera « le meilleur Premier ministre que la France pourrait avoir », c'est un magnifique bras d'honneur condescendant que la présidente de Poitou-Charentes - gentiment peste -, adresse au directeur du Fonds monétaire international. Et quand elle parle d'unité, la profession de foi ne vaut évidemment que si elle en est la bénéficiaire.
La France, elle, compte les points de ce spectacle politique à la qualité digne d'un Raymond Domenech. S'il est parfois amusant de deviner les répliques et les mauvaises passes, il arrive un moment où les prestations suscitent surtout l'envie de siffler. Pour se détendre un peu.


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