TOUT EST DIT

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mercredi 1 décembre 2010

OSCE : M. Fillon remplace M. Sarkozy, au grand dam des Kazakhs

Un centre ville bloqué par le KNB (ex-KGB), deux jours ouvrables transformés en jours fériés, un ballet d'avions diplomatiques, à défaut de vols réguliers, cloués au sol pour raison de sécurité… La capitale du Kazakhstan, Astana, s'est mise sur son trente-et-un, mercredi 1er et jeudi 2 décembre, pour accueillir les représentants des 56 états de l'Organisation de la sécurité et de la coopération en Europe (OSCE).

Les Etats-Unis ont dépêché pour l'occasion la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, les Allemands, la chancelière Angela Merckel, les Russes, le président Dimitri Medvedev, les Italiens, le président du conseil Silvio Berlusconi et la France, le premier ministre François Fillon.
Au nom du nouveau "partage des taches" et en raison d'un "agenda très chargé" pour Nicolas Sarkozy sur le plan international, c'est en effet son chef de gouvernement qui a fait le déplacement à bord du nouvel Airbus A330 de la République française, souvent surnommé "Air Sarko one".
Les Kazakhs n'ont guère goûté ce changement d'interlocuteur de dernière minute et l'ont fait savoir, des sources diplomatiques relayant cette irritation. La "real-politik" a cependant repris le dessus. Le président Noursoultan Nazarbaev a finalement accepté un tête-à-tête avec M. Fillon, même si ce rendez-vous n'a été confirmé que la veille.
"ÇA SE PASSE TRÈS BIEN AVEC NAZARBAEV"
Le 27 octobre, M. Nazarbaev avait été choyé lors de son passage à Paris. Deux milliards d'euros de contrats, concernant Alstom et Eurocopter-EADS avaient alors été négociés. Mais certains restent "à sécuriser", note-t-on à Matignon. Des discussions ont toujours cours sur les rames du futur métro d'Astana. "Ça se passe très bien avec Nazarbaev", estime-t-on à Matignon, où l'on affirme ne pas avoir été informé d'un quelconque mécontentement kazakh.
L'OSCE regroupe tous les pays d'Europe et de l'ex-URSS, ainsi que le Canada et les Etats-Unis. Ses compétences vont théoriquement du politico-militaire (négociations sur la limitation des armements) à l'économique, en passant par la "dimension humaine" (observation électorale, démocratisation). L'organisation n'avait plus tenu de sommet depuis 1999, à Istanbul. Elle est largement paralysée par la règle du consensus, qui prévaut pour toute décision, et les réserves de la Russie.
Mais le Kazakhstan, qui en a pris la présidence en 2010, s'est attelé à organiser ce sommet, pour asseoir sa stature sur la scène internationale, avec l'appui de la France, qui avait appelé à un tel événement lors de la crise géorgienne de 2008. Gros producteur de pétrole (ses réserves prouvées atteignent 10 milliards de tonnes), premier producteur mondial d'uranium – et principal fournisseur du Français Areva –, le Kazakhstan veut afficher sa prospérité.
Les débats, mercredi et jeudi, ont eu lieu dans une pyramide futuriste signée de l'architecte anglais vedette Norman Foster, à l'image d'une ville aux faux airs de Las Vegas des steppes d'Asie centrale, les casinos en moins. Nulle avancée diplomatique importante n'était attendue, si ce n'est le rappel des grands principes des missions de l'OSCE, fondées sur la Charte d'Helsinki. Mais pour le Kazakhstan, l'essentiel était avant tout de faire la démonstration de son importance.
Pierre Jaxel-Truer

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