Malika El-Aroud, principale inculpée dans un procès de terrorisme islamiste a été condamnée, lundi 10 mai, à huit années de détention par le tribunal correctionnel de Bruxelles. Les complices de celle qui a été appelée "l'égérie du Web djihadiste", pour ses appels à la guerre sainte et son soutien à Oussama Ben Laden, était jugée en même temps qu'un groupe de huit personnes dont la plupart ont écopé de peines s'échelonnant de quarante mois à huit années de détention.
Comme Mme El-Aroud et son époux, ce jeune homme qui a séjourné en Afghanistan et en serait rentré "déçu" a été jugé coupable d'avoir co-dirigé et financé une filière d'envoi de combattants islamistes dans la zone frontalière entre le Pakistan et l'Afghanistan.
LIENS DIRECTS AVEC AL-QAIDA
Deux autres membres du groupe ont admis avoir subi un entraînement militaire au Pakistan, mais ont nié tout projet d'action terroriste. Un seul prévenu a été relaxé, sa participation consciente aux actions de la cellule n'ayant pu être prouvée.
Mme El-Aroud, une Belge d'origine marocaine, avait affirmé, durant les audiences qu'elle était " ontre le terrorisme sous toutes ses formes mais pour le djihad". Ses avocats avaient évoqué un "djihad défensif", un "devoir des musulmans". Ils niaient que leur cliente ait fourni de l'argent ou apporté une quelconque aide logistique à des combattants d'Al-Qaida.
Dans son réquisitoire, le procureur avait en revanche estimé qu'il ne s'agissait pas, pour le groupe, de défendre le peuple afghan mais de mener la guerre sainte à l'échelle mondiale. Et pour le magistrat, la propagande virulente de Mme El-Aroud avait bel et bien contribué au conditionnement de combattants, dont Hamza El-Alami, un jeune homme de 20 ans, originaire d'Annecy et mort en Afghanistan.
Huit années de détention "au minimum" avaient donc été réclamées contre la militante islamiste, connue depuis 2001 pour avoir été, par ailleurs, l'épouse de l'un des assassins du commandant Ahmed Shah Massoud, leader de la résistance antitalibans en Afghanistan. La peine maximale prévue par le droit belge dans des affaires d'appartenance à un groupe terroriste est de dix années.
Jean-Pierre Stroobants
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