Le président de Debout la République entend «rendre le pouvoir aux Français» en sortant la France de la zone euro.
«Mes chers compagnons…» Voilà des mots qu'on n'avait plus l'habitude d'entendre. Nicolas Dupont-Aignan a recouru à ce vocabulaire gaulliste, dimanche, lorsqu'il s'est déclaré candidat à l'élection présidentielle de 2012. Le président de Debout la République, qui s'efforce de construire un parti entre l'UMP et le Front national, est la première personnalité politique à annoncer officiellement qu'il brigue l'Élysée.
Lorsqu'une présidentielle pointe à l'horizon, les outsiders, qui ont tout à gagner à une campagne longue, se dévoilent en général les premiers. Lors du discours de clôture du deuxième congrès de son parti, qui s'est déroulé à Paris devant environ mille personnes, Nicolas Dupont-Aignan a justifié sa décision par sa volonté de «rendre le pouvoir aux Français». «Je veux symboliquement vous présenter le poison qui est en train de tuer la France : l'euro !», a lancé le candidat à l'Élysée.
Soignant ses effets, Dupont-Aignan a alors montré à l'assistance une effigie de la monnaie européenne. «L'euro, c'est la vie chère, a accusé le président de Debout la République. L'euro, ce sont les délocalisations ! L'euro, c'est le chômage ! L'euro, c'est la misère ! Et bien moi, je serai candidat à l'élection présidentielle de 2012 pour en finir avec ce poison !» Aux sceptiques, Dupont-Aignan a lancé : « Ne vous laissez pas impressionner par ceux qui vont prédire l'apocalypse. La Suède, le Danemark, la Grande-Bretagne, la Pologne et bien d'autres (qui ont conservé leur monnaie nationale, NDLR), sont-ils en enfer ?»
Les faux rebelles
Le député de l'Essonne a ensuite fustigé «une classe politique misérable tant elle a oublié ses devoirs vis-à-vis du peuple». Il a renvoyé dos à dos Nicolas Sarkozy, «au service de cette mondialisation inique», et Ségolène Royal, Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn, «mondialistes convaincus solidaires de la purge infligée aux Grecs par le FMI».Dupont-Aignan s'est distingué de François Bayrou et Dominique de Villepin, qui ambitionnent eux aussi de s'adresser à un électorat contestataire. Le candidat à l'Élysée a regretté que ces deux hommes «épousent les choix européistes» de l'UMP et du PS. En somme, des personnalités «attachantes», mais, à l'en croire, des faux rebelles, contrairement à lui. Le député de l'Essonne a ensuite tendu la main aux «républicains des deux rives» et a salué la présence, dans l'assistance, d'ex-proches de Jean-Pierre Chevènement ou de Philippe de Villiers.
Le président de Debout la République a tenu à se démarquer du FN. Il a jugé que le parti fondé par Jean-Marie Le Pen «puise son énergie dans la faiblesse de la classe politique. Une énergie qu'il dit mettre au service de la France. Mais il n'a pas compris qu'on ne redresserait pas la France en opposant les Français les uns aux autres».
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