TOUT EST DIT

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vendredi 30 octobre 2009

Grippe A (H1N1): Et une autre polémique... contre les labos

Un manque de transparence est dénoncé concernant les contrats de commandes des vaccins...
Alors que la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1) suscite des réserves de la part des personnels soignants, les contrats relatifs aux commandes des vaccins font eux-mêmes l'objet d'une polémique. Selon Le Point paru ce jeudi, la communication du gouvernement autour de ces contrats a manqué de transparence.

L'hebdomadaire affirme que l'Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus), mandaté par Roselyne Bachelot pour conclure ces achats, a refusé de lui transmettre des copies de ces contrats en mettant en avant «la protection des intérêts essentiels de l'Etat». Au total, 94 millions de doses ont été achetées aux laboratoires pour 808 millions d'euros.

Les «contrats transmis à toute personne en faisant la demande»

Le ministère de la Santé s'est aussitôt défendu ce jeudi, indiquant que ces contrats «seront transmis à toute personne morale en faisant formellement la demande au ministère en charge de la santé».

«Les contrats relatifs à ces commandes seront désormais transmis à toute personne morale en faisant formellement la demande au ministère en charge de la santé», assurent jeudi les services de Roselyne Bachelot.

Le rapporteur du budget de la Sécu a trouvé porte close

Prenant au mot le ministère, Gérard Bapt (PS), le rapporteur spécial du budget de la Sécu, s'est rendu en début d'après-midi avenue Duquesne, l’adresse du ministère de la Santé, pour juger «sur place et sur pièce» des contrats en question, comme l'y autorise sa fonction. Bien qu'il ait prévenu les collaborateurs de la ministre de sa venue, il affirme avoir trouvé porte close.

«Je demande à consulter ces contrats, le fait qu'on semble vouloir me les cacher semble confirmer l'article du Point», «auquel cas ce serait particulièrement inquiétant», a-t-il lancé à Roselyne Bachelot une fois revenu, bredouille, dans l'hémicycle du Palais-Bourbon.

«N'allez pas chercher les problèmes où il n'y en a pas. Les contrats sont chez l'adjudicateur, ne faites pas de mauvais procès», a répondu la ministre, affirmant que Gérard Bapt avait bien rendez-vous au ministère mais... vendredi. Prenant à son tour la parole, le président PS de la commission des Finances, Didier Migaud, a rappelé «qu'un rapporteur spécial n'avait pas besoin de prendre rendez-vous, sinon le contrôle sur place et sur pièce de façon inopinée n'aurait plus de sens». L'en empêcher «est un délit», a-t-il dit.

«Prenez votre voiture, filez à l'Eprus»

«Le rapporteur spécial peut avoir accès à tous les documents, il vient quand il veut comme il veut... Les documents sont à l'Eprus», et «vous pouvez y aller, on vous les montrera... Si vous m'accusez de cacher quelque chose dans ces contrats, prenez votre voiture, filez à l'Eprus», s'est énervée la ministre.

Mais après avoir aussitôt téléphoné à l'Eprus, Gérard Bapt s'est étonné auprès de l'AFP qu'on lui ait répondu que les documents réclamés «avaient été portés la veille au ministère».

Concernant le nombre de vaccins commandés, qui fait lui aussi débat, le ministère rappelle que l'agence européenne du médicament n'a à ce jour pas statué sur le nombre d'injections nécessaires (une ou deux) et que les enfants et les personnes présentant des facteurs de risque resteront vraisemblablement soumises à une vaccination à deux injections pour une protection complète. «Les 94 millions de doses acquises, auxquelles il faut retrancher 10% qui seront données à l'OMS, ne permettront donc en aucun cas d'immuniser 94 millions de personnes», indique le ministère.

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