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vendredi 30 octobre 2009

Les compléments alimentaires dans le collimateur de l'Afssa

L'agence va mettre en place un "dispositif de vigilance" et demander aux professionnels de santé d'informer leurs patients sur les effets "inattendus" de ces suppléments.

Les compléments alimentaires promettant un ventre plat, une mémoire retrouvée ou une forme éblouissante sont dans la ligne de mire des autorités sanitaires qui vont étudier les effets indésirables liés à la consommation de ces produits.

L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a annoncé jeudi la mise en place "un dispositif de vigilance", demandant aux professionnels de santé de l'informer sur les effets "inattendus et inexpliqués" de ces suppléments chez leurs patients. Ce dispositif est le premier de ce type en Europe.

"Nous nous intéressons à ces compléments car les Français en consomment de plus en plus", explique Marie Favrot, directrice de l'évaluation des risques nutritionnels et sanitaires à l'Afssa.

"Accidents aigus graves"

Ces produits, commercialisés sous forme de doses telles que des gélules, des pastilles, des comprimés ou des pilules, sont dans la ligne de mire des autorités.
"Des accidents aigus graves sont rapportés, mais il est encore trop tôt pour que nous soyons certains que les compléments utilisés soient les uniques responsables", souligne Marc Mortureux, directeur général de l'Afssa.

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) avait publié en avril une étude alarmante réalisée auprès de cinq cents entreprises spécialisées.

Selon cette étude, 12,5% des produits présentaient des anomalies, principalement liées à des pratiques commerciales trompeuses (publicité mensongère sur les bienfaits du produit et autres fausses promotions) ou à des problèmes d'étiquetage.

Dans certains cas plus graves, des chercheurs ont démontré que des composants étaient nocifs pour certains consommateurs.

Ainsi, le bêta-carotène, dont les propriétés anti-oxydantes ont été longtemps utilisées pour protéger du cancer, augmenterait en fait les risques de cancer du poumon chez le fumeur, selon une étude américaine de 2003.

De même, certains compléments alimentaires à base d'extraits de thé vert pourraient provoquer des atteintes au foie, selon un expert qui n'a pas souhaité être identifié.

Les interactions entre médicaments et suppléments alimentaires peuvent aussi s'avérer dangereuses.

"L'efficacité des compléments alimentaires est prouvée"

Enfin, dans le cas des compléments contenant des vitamines et minéraux, il existe un risque de dépassement des limites de sécurité. Ainsi, pour le zinc "il suffit de consommer des aliments riches en zinc associés à la prise d'un complément alimentaire pour multiplier par deux les apports nutritionnels conseillés et approcher la limite de sécurité", avertit l'Afssa.

"L'efficacité des compléments alimentaires est prouvée", se défend Jean-Loup Allain, secrétaire général du Syndicat de la diététique et des compléments alimentaires, qui représente 80% du marché.

"Tout le monde ne mange pas idéalement. Ces produits sont très utiles pour une certaine partie de la population qui ont des carences notamment", ajoute-t-il.

Selon lui, il est aussi "rassurant" pour le consommateur qu'un système de vigilance "identique à celui des produits de santé soit mise en place".

QUAND VA-T-ON METTRE EN CAUSE LES ALICAMENTS VENDUS DANS LES RAYONS D'ALIMENTATION, COMME ACTIMEL OU DANACOLE ?

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