La soirée s’annonçait électrique, voire explosive. Elle l’a été, mais pas forcément comme on l’attendait. Invité hier soir de l’émission « A vous de juger », en direct sur France 2, le ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale, Eric Besson, a dû batailler pour défendre son programme sur le plateau d’Arlette Chabot. Le duel tant attendu face à Marine Le Pen a eu son lot d’empoignades (voir ci-dessous la vidéo). Mais c’est le face-à-face avec le socialiste Vincent Peillon, prévu en seconde partie, qui a donné lieu à un étonnant coup de théâtre.
En effet, au tout dernier moment, l’eurodéputé a tout simplement préféré boycotter une émission qualifiée de « dérive indigne ». « Que M. Besson, M m e Le Pen et M m e Chabot restent entre eux », a tonné Peillon dans un communiqué envoyé à l’AFP peu avant 21 heures, alors qu’Arlette Chabot avait déjà lancé son direct. Il a aussi réclamé la démission de la présentatrice et des dirigeants de France 2. En fait, il n’a pas supporté d’être relégué en deuxième partie de soirée, derrière Marine Le Pen. Mise dans la confidence depuis trois jours, la première secrétaire du PS, Martine Aubry, a même, selon l’entourage de Vincent Peillon, « donné son feu vert » à ce revirement.
« Des méthodes de voyous inqualifiables ! »
Alertée pendant l’émission, Arlette Chabot a annoncé la nouvelle aux téléspectateurs, et à son hôte Besson, peu après 21 h 30 en précisant que « ce débat avait été proposé à M. Peillon dès la mi-décembre » et que tout avait « été fait dans la totale transparence ». Contactée hier soir, pendant l’émission, Nathalie Saint-Cricq, rédactrice en chef de l’émission « A vous de juger », a laissé éclater sa colère, évoquant « des méthodes de voyous inqualifiables ! En vingt ans de télévision, on ne nous avait jamais fait un coup pareil. Il n’a même pas pris le soin de nous prévenir. Simplement une dépêche. Et là, il ne daigne même pas répondre au téléphone ! »
« Je regrette qu’il ne vienne pas débattre, j’aurais eu beaucoup de choses à lui dire et beaucoup de questions à lui poser », a simplement commenté sur le plateau Eric Besson, à l’annonce de cette nouvelle. Et d’ajouter : « J’espère juste que, puisque Vincent Peillon n’est pas là, je ne vais pas avoir double portion de Marine Le Pen… » Une sortie jugée inélégante par l’intéressée qui, trente minutes plus tard, à la conclusion de son duel, pose cette question au ministre : « Que pèse d’être français M. Besson ? » « Je ne sais pas. Je ne comprends pas votre question », répond-il. « Eh bien, c’est un gramme… Soit le poids d’un bulletin de vote du Front national », réplique-t-elle en brandissant un tel bulletin.
vendredi 15 janvier 2010
Peillon fait faux bond à Besson sur France 2
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