L'envolée du coût des obsèques (+ 35 % en dix ans) n'avait pas laissé de marbre l'UFC Que Choisir l'an dernier. Avant la Toussaint 2008, l'association de défense des consommateurs avait sorti une enquête remarquée sur les services funéraires et les travers de l'assurance-obsèques. Cette année, ce sont les professionnels du secteur qui occupent le terrain avec la présentation d'un manifeste à l'attention des pouvoirs publics. « Comme tout produit ou service, les prestations funéraires connaissent des augmentations de prix régulières, mais modérées, de l'ordre de 3 % par an en moyenne », assure la Confédération des professionnels du funéraire et de la marbrerie (CPFM), qui représente les deux tiers des entreprises en France. Une hausse qui s'expliquerait notamment par l'inflation de la charge salariale : « Nous faisons un métier de main-d'oeuvre avec assez peu de gains de productivité possibles. Il faut toujours quatre porteurs par cercueil », expliquait Michel Minard, le coprésident de la CPFM récemment, lors d'une table ronde sur le coût des services funéraires.
Si les funérailles reviennent en moyenne à 3.500 euros, la CPFM préfère disséquer la facture pour faire émerger « le vrai chiffre ». « Près de 40 % des dépenses d'obsèques ne sont pas imputables aux professionnels du funéraire », précise-t-elle. Les frais de tiers (avis de décès, frais de culte, taxes municipales, etc.) pèsent ainsi pour environ 20 %. Idem pour la TVA. Ce qui fait dire à Michel Minard que « l'Etat détient, avec le levier fiscal, le moyen le plus efficace de faire baisser les prix ».
Depuis 2005, la profession se bat pour un abaissement de la TVA à 5,5 %, alors que la quasi-totalité des prestations d'obsèques sont aujourd'hui assujetties à une TVA de 19,6 % - une proposition également défendue par l'UFC - Que Choisir et par cinquante parlementaires, qui ont signé une proposition de loi en ce sens en juillet dernier. Cette mesure déboucherait sur « un gain moyen de 350 euros par obsèques ». Un abaissement représenterait un manque à gagner de 180 millions d'euros pour l'Etat.
La CPFM veut également lever « toute ambiguïté » sur les contrats obsèques, les consommateurs n'ayant, selon elle, « pas une information suffisante pour choisir parmi les différents produits proposés ». Comme le réclamait l'UFC Que Choisir l'an dernier, elle demande que l'utilisation des termes « obsèques, funérailles ou funéraires » « ne soit pas autorisée si le contrat ne comporte pas de prestations d'obsèques détaillées et personnalisées ».Certaines offres ne seraient, estime la CPFM, que de « simples contrats d'assurance-vie »,dont le capital peut « éventuellement, mais pas forcément »servir à financer les obsèques.Sont visés les réseaux de distribution non funéraires (banques, assurances, mutuelles) et les contrats en capital, qui représentent plus de 70 % des souscriptions sur un marché en plein développement. En 2008, la Fédération française des sociétés d'assurances comptabilisait 2,29 millions de contrats obsèques, soit 11 % de plus que l'année précédente.
LAURENT THEVENIN, Les Echos
vendredi 30 octobre 2009
Le coût des obsèques augmente régulièrement
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