Et si Marie-George Buffet prenait la tête de la liste du Front de Gauche aux régionales en Ile-de-France ? L'hypothèse est démentie formellement, vendredi 30 octobre, place du Colonel-Fabien. Mais cette idée, évoquée depuis quelques jours au sein du Front de gauche, permettrait à la direction du PCF de contrer la candidature du rénovateur Patrick Braouezec. Alors que le député de Seine-Saint-Denis s'était dit "disponible" pour tirer la liste du Front de gauche, Mme Buffet avait tenté dans un premier temps de faire monter le numéro 2 du PCF, Pierre Laurent. Mais les élus régionaux comme les responsables fédéraux ont multiplié les signaux pour faire comprendre que cette candidature ne leur semblait pas la meilleure pour faire des voix.
Ainsi trois députés, Roland Muzeau (Val-de-Marne), Pierre Gosnat (Val-de-Marne), maire d'Ivry-sur-Seine, et Marie-Hélène Amiable (Hauts-de-Seine), maire de Bagneux, ont écrit à la secrétaire générale pour lui dire leur préférence pour M. Braouezec. Le conseiller général de l'Essonne, Didier Piriou, l'a également fait savoir. Les secrétaires des fédérations d'Ile-de-France ont fait passer le message lorsqu'ils ont été consultés. Même la Gauche unitaire estime que "ce serait un signe du changement du PCF". Mme Buffet a rencontré le député mais lui a fait savoir qu'il y a aurait des réticences à sa candidature chez les camarades de Paris et de Seine-Saint-Denis.
La secrétaire nationale n'entendant pas renoncer, il fallait trouver une alternative. Patrick Jarry, maire de Nanterre, a été approché mais a décliné l'offre. Lors du point de presse qui a suivi le conseil national, dimanche 25 octobre, Mme Buffet a expliqué qu'elle verrait plutôt comme tête de liste "un homme ou une femme issu du PCF". Le même jour, lors d'une fête fédérale communiste, un des responsables du Parti de gauche soulignait que la meilleure candidature serait "Marie-George".
Comme Jean-Luc Mélenchon a fait part de son "envie" de se présenter en Ile-de-France, un duo avec Mme Buffet remplirait les exigences de parité et d'équilibres entre forces participantes. Le Parti de Gauche (PG) dément aujourd'hui toute évocation officielle de la question mais avoue que "ce ne serait pas plus mal qu'au niveau national, chacun des chefs de parti se présente pour donner plus de poids". "Il faudra cependant expliquer pourquoi Mme Buffet, qui était tête de liste en 2004 et a démissionné sitôt élue, se représente cinq ans après ?", remarque un élu régional.
"PROFITER D’UNE NOTORIÉTÉ"
L'affaire n'est cependant pas encore jouée et la guerre de positions va continuer jusqu'au 7 novembre, jour où la conférence régionale doit entériner l'orientation de listes autonomes du Front de gauche au premier tour et la proposition que la tête de liste soit communiste. Pour tenter de trouver une issue, Daniel Brunel, vice-président du conseil régional PCF d'Ile-de-France, propose un Yalta : "le meilleur choix possible" serait un ticket entre les deux hommes, Pierre Laurent comme "chef de file" des communistes sur la liste et Patrick Braouezec, tête de liste régionale. Le premier parce que "cela serait faire émerger ainsi une nouvelle génération de dirigeants communistes" ; le second pour "profiter d’une notoriété et d’une expérience acquises pour réaliser le meilleur score possible", écrit-il, vendredi 30 octobre, à sa secrétaire fédérale et à Mme Buffet. "Pour bien nous rassembler avec d’autres, montrons-nous capable de le faire entre nous !", conclut-il.
Il glisse en passant que Jean-Luc Mélenchon pourrait lui se présenter "dans le département qui l'a élu sénateur", l'Essonne. "Bien entendu ce choix est de la responsabilité du PG", ajoute-t-il pour mieux prévenir : "Personne ne pourrait imaginer que le PG vienne décider pour nous le choix de nos candidats. Les communistes ne l'accepteraient pas."
Sylvia Zappi
vendredi 30 octobre 2009
Le Front de gauche réfléchit à une candidature Buffet en Ile-de-France
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire