TOUT EST DIT

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jeudi 29 avril 2010

Eurodésordre


Par moments, le fonctionnement de l’Union européenne fait vraiment penser à cette boutade que lâcha un jour Winston Churchill à propos des États-Unis : « Vous pouvez toujours compter sur les Américains pour agir comme il faut, une fois qu’ils ont épuisé toutes les autres possibilités. » Voilà désormais trois bons mois que la zone euro traverse une période de turbulences qui va croissant. Trois mois au cours desquels les 16 États partageant cette monnaie ont tergiversé autour d’une question qui paraissait, au départ, raisonnablement simple : comme gérer les difficultés d’un des membres du club, de taille très modeste, la Grèce.

Péripéties et palinodies se sont succédé. Aux deux bouts de la chaîne, la Grèce, cigale passablement récidiviste, et l’Allemagne, fourmi quelque peu butée. Entre les deux : des pays (comme la France) affichant la vertu mais rêvant de voir céder Berlin, des institutions communautaires s’exprimant de manière d’autant plus solennelle qu’elles n’ont guère de prise sur les événements. Du coup, les tensions se sont exacerbées sur les marchés financiers. Aujourd’hui, la Grèce subit des taux d’intérêt deux fois plus élevés qu’en février, et un pays comme le Portugal se trouve désormais soumis à une forte pression des marchés financiers. L’incendie va-t-il en rester là ?

Espérons que oui. L’orage vécu sur les places financières ces derniers jours semble avoir provoqué une sorte d’électrochoc conduisant à resserrer les rangs. Un sommet de la zone euro a été convoqué pour le 10 mai (date soigneusement choisie pour se situer après un scrutin régional délicat en Allemagne) et, en coulisse, on travaille activement pour bâtir un plan enfin crédible. Fait encourageant : au Portugal, le gouvernement et l’opposition ont annoncé leur volonté de « travailler ensemble » afin de renforcer « la confiance en l’économie portugaise », ce qui a interrompu le plongeon de la Bourse de Lisbonne. Voilà un exemple à méditer pour tous les pays confrontés à des impasses, qu’elles soient financières ou politiques.




Guillaume Goubert

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