Nicolas Sarkozy dialogue de longues minutes avec des délégués CFDT, glisse un œil dans un bureau paysager : "Vous êtes bien, là !". Et se rassure : "je suis content de voir qu'il y a une bonne ambiance". Après ses vœux télévisés du 31 décembre, le chef de l'Etat a poursuivi sur le registre du président-rassembleur, mercredi 6 janvier, au cours de sa visite de l'usine Thales à Cholet (Maine-et-Loire) et lors de la présentation des vœux aux forces économiques.
Celui qui est accusé par ses détracteurs de diviser les Français a souhaité un débat avec "moins d'injures". Pas d'attaque contre les journalistes, qui se pressent devant lui et l'empêchent un instant de parler aux salariés : "ils font leur travail eux-aussi". Le président a choisi de s'exprimer sans monter sur un piédestal, ni être flanqué de figurants de la même taille que lui.
Il faut apparaître naturel, proche des Français, même si le parcours présidentiel reste hautement sécurisé. "Il faut bien qu'on innove un peu, sinon on s'ennuierait", concède un de ses conseillers. La ministre des finances, Christine Lagarde profite de la visite pour papoter avec son ancien conseiller passé à l'Elysée. Elle laisse les jeunes ministres s'afficher aux côtés du président, qui dans ses discours, n'oublie de citer personne.
"À VOUS DE JUGER"
M. Sarkozy visite la chaîne de montage des téléphones ultra-sécurisés qui équiperont, en 2010, 20 000 responsables militaires et gouvernementaux français. Secret défense, la presse n'est pas conviée. Le président, qui utilise un Nokia, a-t-il vu son futur téléphone ? "Oui, c'est pour la fin de l'année, ils sont beaux", confie-t-il.
Pas d'annonce nouvelle, ou si peu. A quelques mois des élections régionale, son long discours - prononcé après sa visite d'usine - a été un long plaidoyer en faveur de son action passée. "En 2009, vous avez vu les polémiques. Vous avez maintenant les résultats, c'est à vous de juger", a déclaré M. Sarkozy, qui s'en est pris au "mal français : le malthusianisme" : les 35 heures mais aussi la décroissance. "Cette idéologie ne produit de durable que la pauvreté", a-t-il asséné.
L'objectif, c'est de conserver en France des entreprises à forte valeur ajoutée, comme Thales. Mais il est bien obligé, alors que la société prévoit de produire aussi à Singapour, d'avoir un mot pour fustiger les parités entre devises, qui rendent nécessaire de s'implanter en zone dollar pour ne pas perdre des parts de marché.
Comme lors de ses vœux télévisés, où il avait rendu hommage à la fois aux syndicats et aux chefs d'entreprise, il a appelé au rassemblement, et appelé à cesser d'"opposer l'intérêt des entreprises et l'intérêt des salariés".
RÉDUIRE LA DÉPENSE PUBLIQUE
Le chef de l'Etat en a profité pour défendre son action : suppression de la taxe professionnelle, crédit d'impôt recherche, prime à la casse automobile, plan de relance, et non augmentation des impôts. M. Sarkozy a également assuré que la seule solution pour réduire les déficits est de faire maigrir l'Etat. "La dépense publique représente plus de la moitié de notre richesse nationale, soit 10 points de PIB de plus que chez nos amis allemands". Et il affirme, à l'approche des élections régionales, que "depuis 30 ans, les effectifs de l'Etat ont augmenté de 14 %, ceux des collectivités locales de 74 %".
En 2010, la France aura 1 % de croissance. "Cela voudra dire que la récession sera terminée ", a expliqué M. Sarkozy, qui a noté que le pouvoir d'achat n'avait cessé d'augmenter depuis la crise. "Ce n'est pas moi qui le dit, c'est les statistiques", a-t-il affirmé, trouvant soudain les chiffres dignes de foi. "Notre pays va dans la bonne direction", a-t-il assuré, en prédisant : "Bientôt, notre pays recueillera les fruits de ses efforts".
Arnaud Leparmentier
mercredi 6 janvier 2010
Sarkozy, consensuel, fait la promotion de son action
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