TOUT EST DIT

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lundi 1 avril 2013

L’énergie des espoirs


En matière d’énergie aussi, la roue tourne. Dans le mauvais sens. La question n’est donc plus de savoir s’il faut prévoir la transition énergétique, mais à quel moment elle interviendra de manière crédible.
L’évanouissement des combustibles fossiles et le réchauffement de la planète imposent de repenser la composition de notre « bouquet » énergétique. En se méfiant des discours angéliques sur les ressources prétendues durables. Le passé montre qu’à trop vouloir faire une fleur à notre monde, on lui a fait cadeau d’épines. Le nucléaire devait contribuer à la perpétuité de l’homme. Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima l’ont rappelé au présent. Pour ce qui est du futur, le casse-tête des déchets radioactifs aura raison de bien des optimismes.
Invoquer la transition énergétique ne peut tenir lieu en soi de formule magique. Manufacturer des cellules solaires engloutit électricité et matériaux rares. Produire des biocarburants présente un bilan carbone négatif et concurrence la production de nourriture. Fabriquer des énergies dites « propres » fait exploser leur coût et marginalise davantage les classes défavorisées.
Plus que d’un intégrisme écologique, le salut énergétique viendra de deux progrès. D’abord, un saut technologique qui nécessite des investissements dans la recherche plutôt que des thèses grandiloquentes. Ensuite, une capacité collective à maîtriser une consommation en total dérapage. À quoi bon augmenter la part des ressources non carbonées si l’humanité accélère à un rythme plus fort sa propension à dévorer de l’énergie ?
Le principe de transition peut ainsi se révéler à double tranchant. Si la perspective d’une alternative basée sur le renouvelable ne sert qu’à absoudre l’emballement des besoins, le remède vert sera pire que le mal. En masquant les symptômes actuels de dépendance, la transition énergétique amènerait à retarder le diagnostic d’addiction pathologique à l’énergie, au risque de le rendre plus sombre encore. La ressource des espoirs, dans cette hypothèse, n’alimenterait que désespoir.

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