Il a aussi boudé le calendrier social des négociations avec le patronat et éconduit une délégation de l’intersyndicale.
« Monsieur Bernard », 52 ans, le charismatique leader syndical à la coupe Beatles se fait discret. Car, selon nos informations, il s’apprête à tirer sa révérence. Reconduit à la fin de 2009 pour un mandat de trois ans, il tient à partir plus tôt que prévu. Le sujet de son départ était d’ailleurs inscrit à l’ordre du bureau confédéral de la CGT convoqué lundi dernier. Mais la réunion a tourné court, perturbée par « des problèmes avec le personnel de la confédération », en guerre ouverte contre la CGT sur des questions de salaires et de conditions de travail. Ce jour-là, Bernard Thibault a claqué la porte.
Le patron de la CGT est fatigué
L’annonce de son départ, Bernard Thibault en a réservé la primeur à l’état-major de la CGT. Les 21 et 22 décembre, il était parti se mettre au vert avec les huit membres du bureau, l’exécutif du syndicat. Deux jours incognito au centre de formation Benoît-Frachon de Courcelles (91) pour « discuter des problèmes de la maison » et « faire le bilan » à quasi la mi-mandat. C’est le 21 au soir, à l’heure de l’apéritif, que le leader des grèves de 1995 a informé sa garde rapprochée : « Je pars à la fin de l’année, de manière à ce que mon successeur soit en place avant les présidentielles », rapporte un cadre de la CGT.
L’aveu a jeté le trouble dans la petite assistance, certains n’en croyant pas leurs oreilles. Depuis, le Sphinx, comme on le surnomme, a souhaité laisser passer les vacances, avant de décider d’en dire plus. Mais, confirme-t-on dans son entourage, le patron de la CGT est aujourd’hui fatigué. L’échec du conflit sur les retraites, les bisbilles internes, le recul des adhérents dans certains bastions, les problèmes de dos et familiaux (voir ci-dessous) lui pèsent.
« A plusieurs reprises, il a déjà voulu démissionner », rappelle un connaisseur de la CGT. Mais la rumeur se fait pressante au sein de la centrale de Montreuil. Les coups de fil de militants inquiets se sont multipliés ces derniers temps à la confédération.
A Matignon pourtant, on ne croit pas au départ du numéro un de la CGT. Peut-être parce que le président de la République compte sur lui pour démontrer, pendant la prochaine campagne présidentielle, que le dialogue social ne s’est jamais aussi bien porté en France depuis que la CGT est reçue à l’Elysée comme un invité de marque.
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