TOUT EST DIT

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jeudi 27 janvier 2011

Courir après l'Allemagne

C'est le mot d'ordre lancé par le président de la République. La feuille de route est pertinente. Pour y aider, on a commandé à un grand institut de conjoncture une étude dont le diagnostic est clair : c'est à partir de 2000 qu'est intervenue « une rupture de tendance d'ampleur sans précédent historique », à l'avantage de notre voisin. Que s'est-il donc passé il y a dix ans ?

Cette année-là, des lois Hartz ont rendu plus flexibles les temps de travail et les rémunérations, couplé le chômage avec la formation, élargi quelques dispositifs de cogestion. Le gouvernement Schröder a en outre décidé, avec l'accord des syndicats, un quasi-blocage des salaires équivalant les années suivantes à une baisse relative. Or, la même année, la France adoptait les 35 heures universelles sans baisse des salaires, ce qui revenait à les augmenter de 10 %. Diverses contorsions intervenues depuis ont distillé des compensations qui pèsent sur les recettes de l'Etat et diminuent d'autant ses marges de manoeuvre. Comme par ailleurs le poids des charges patronales est en France supérieur d'un tiers, on comprend que le coureur français peine à « performer », jambes entravées. Enfin, attelés qu'ils sont au même euro, l'un des coureurs s'en trouve dopé par une certaine sous-évaluation, l'autre est privé des dévaluations qui facturaient naguère ses retards.

Dans le débat qui s'ouvre, certains proposent de transférer une partie du poids du coureur sur le contribuable (TVA ou CSG). Le président refuse jusqu'ici d'alléger ainsi le cheval pour charger le mulet, qui est de la même famille. Les écuries phosphorent. Une Conférence nationale de l'industrie fera des propositions dans quatre mois. Ce qui est sûr, c'est qu'il y aura des grèves. On craint que le coureur ne s'y ensable un peu plus. Notre seule consolation est qu'à terme notre taux de fécondité aura raison du voisin allemand. La femme, c'est connu, est l'avenir de l'homme.

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