TOUT EST DIT

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lundi 7 février 2011

Omar Souleimane

L'Egypte de Hosni Moubarak est restée trente ans sans vice-président, mais celui dont elle s'est dotée dans l'urgence il y a dix jours a largement comblé le vide. Ce général de soixante-quatorze ans issu de l'Académie militaire du Caire, qui a combattu deux fois les Israéliens, bénéficie de la confiance de ses pairs galonnés. Les dix-sept années passées à la tête des services de renseignement, tout comme son rôle dans la gestion du dossier israélo-palestinien, ont fait de lui un rouage essentiel du régime et un interlocuteur privilégié des capitales étrangères. Son anticommunisme nourri par les souvenirs de sa formation militaire dans le Moscou soviétique, son hostilité à l'Iran d'Ahmadinejad et la poigne de fer qu'il a montrée en combattant Al-Qaida et les islamistes font de cet ennemi déclaré des Frères musulmans une pièce maîtresse pour les Occidentaux sur le mouvant échiquier égyptien. Descendant d'une famille aisée de Qena, près de Louxor, l'homme élégant à la réputation d'intégrité, dont le teint foncé et la calvitie rappellent l'ancien président Sadate, était jusqu'ici très proche de Hosni Moubarak. Ce dernier lui est reconnaissant de lui avoir sauvé la vie lors d'un sommet de l'OUA à Addis-Abeba en l'incitant à circuler dans une voiture blindée, qui fut la cible d'un attentat. En son honneur, un petit-fils du raïs a même été prénommé Omar. Aujourd'hui en inconfortable posture, le chef de l'Etat ne peut qu'espérer avoir bien placé sa confiance, sous peine de devoir annoncer bientôt : « Omar m'a tuer ».

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