TOUT EST DIT

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lundi 7 février 2011

Par le haut

L’Europe va-t-elle enfin se doter d’une politique économique? Vendredi, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel en ont posé les premiers jalons. Un "pacte" pour arriver à fixer des règles communes en matière de retraites, de salaires, d’impôts. C’est la condition pour sauver l’euro. Et sortir de la crise européenne. Un tournant décisif.
Aujourd’hui, nous avons une monnaie et des politiques. Chaque pays continue à décider des taux d’imposition, de l’indexation des salaires, de l’âge de la retraite: ici les 35 heures, là l’économie souterraine, ailleurs un dumping sur les taux d’imposition sur les sociétés. Chacun peut dépenser sans se soucier de ce que fait son voisin malgré les traités. Cela ne peut marcher durablement.

La "convergence fiscale" est un thème de fin de banquet européen qui n’a pas le même sens selon les uns et les autres. Pour les syndicats français, ça veut dire appliquer la retraite à 60 ans dans toute l’Europe. Pour les patrons allemands, cela signifie poursuivre le blocage des salaires. Pour les ministres allemands, c’est imposer l’équilibre budgétaire (inscrit dans leur Loi fondamentale) aux pays les plus laxistes.

La menace d’un éclatement de l’euro – bien réelle, quoi qu’on en dise – a provoqué un électrochoc. L’Allemagne a pris conscience qu’une menace sur la monnaie unique tuerait son commerce extérieur. Elle ne peut donc laisser tomber ni ses partenaires ni les pays en difficulté. Elle a obtenu que la France entraîne avec elle les autres pays dans un chemin vertueux.

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont proposé ce "pacte". C’est un accord par le haut. Le chemin sera difficile et l’unanimité est loin d’être faite. Le vrai défi reste d’engager des réformes tardives sans casser la timide reprise. Mais c’est une victoire des politiques qui ont repris la main.

P.-S. Jacques Chirac n’est pas tout à fait une personne privée, surtout avant son procès. Nous respectons l’émotion de la famille de l’ancien président. Mais le JDD maintient ses informations de la semaine dernière, nourries par des témoignages recueillis au cours de plusieurs semaines d’enquête. Et le bal des hypocrites continuera longtemps de jouer.

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