vive l'inflation !
Et si le retour des craintes inflationnistes était la chance des marchés boursiers occidentaux ? Après un début d'année en fanfare, les grands indices du Vieux Continent et du Nouveau Monde butent sur leurs plus hauts depuis 2008. Ils cherchent un second souffle que ni l'apaisement actuel des craintes sur la dette souveraine en Europe ni la très bonne tenue des résultats des entreprises ne leur apportent. Résultat, Wall Street, Paris ou encore Londres se traitent avec des décotes par rapport à leurs moyennes historiques.
Dans ces conditions, les tensions inflationnistes provoquées par la hausse des prix des matières premières pourraient bien fournir aux marchés actions occidentaux le propulseur qui leur a fait durablement défaut. Pour des raisons purement financières, d'abord. Traditionnellement, ces tensions pèsent en effet davantage sur les produits de taux que sur les actions. Pour des raisons économiques, surtout. La Fed et la BCE ont été très claires sur la question la semaine dernière. Pas de brutal resserrement monétaire visant à casser la formation d'une spirale inflationniste en vue dans les pays développés. On ne peut pas en dire autant des émergents. Leurs économies sont en effet plus sensibles aux variations des cours des ressources naturelles. Pour éviter la surchauffe, les plus dynamiques d'entre elles ne pourront sans doute pas échapper à une hausse des taux d'intérêt. Ce qui se traduira inévitablement par une inflexion de leur croissance et, au passage, l'explosion de quelques bulles locales. Tandis que les émergents plus fragiles mesurent déjà les conséquences sociales et politiques des hausses de prix. Tunisie et Egypte en tête.
C'est, d'une certaine manière, la résurrection du risque-pays. Un concept que les investisseurs croyaient réservé aux seules contrées les plus reculées depuis l'irruption de la thématique de la croissance miraculeuse et sans risque des émergents courant 2009. On comprend mieux pourquoi l'engouement des opérateurs de marché pour les Bourses des émergents connaît des ratés ces derniers temps. Après avoir attiré près de 100 milliards de dollars l'an dernier, ces marchés ont rendu 7 milliards sur la seule semaine dernière. Une rotation dont commencent à profiter les Bourses des pays occidentaux, dans un mouvement de balancier. Il ne s'agit évidemment pas d'un sauve-qui-peut, mais une chose est sûre, la dynamique a clairement changé de camp.
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