TOUT EST DIT

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vendredi 7 janvier 2011

Le cas hongrois

L'Union européenne est-elle, une fois de plus, piégée par ses institutions ? Sa construction a toujours reposé sur un pari, parce qu'elle s'interdit tout retour en arrière : il est difficile d'y entrer, mais il est impossible d'en sortir. Si la Hongrie devait subir aujourd'hui les tests auxquels sont soumis les pays candidats, sur leur respect des principes démocratiques et leur « vertu » économique, il est fort probable qu'on la prierait d'attendre à la porte, le temps de se mettre en conformité avec les normes européennes. Mais la Hongrie est dans l'Union, et en assure la présidence jusqu'au 30 juin. Au plus mauvais moment : elle ne fait pas partie de la zone euro, alors que la consolidation de la monnaie unique est en tête de l'agenda européen. Surtout, elle a adopté, sous la houlette du Premier ministre, Viktor Orban, une ligne politique qui consterne ses partenaires. Ce fut d'abord, au printemps dernier, la décision unilatérale d'attribuer la nationalité hongroise aux ressortissants des pays voisins « d'ascendance magyare », au risque de compliquer la situation de ces minorités, notamment en Slovaquie et en Roumanie. Puis, en décembre, une loi soumettant les médias à une sévère censure. Economiquement, le pays est surendetté, en pleine récession, en rupture avec le FMI, et la notation de ses emprunts publics est au plus bas. Pour couronner le tout, Budapest vient d'adopter une mesure fiscale discriminante à l'égard des entreprises étrangères, objet d'une réclamation auprès de Bruxelles…

Quelques observateurs attribuent cette politique populiste à la crainte du Premier ministre de voir progresser le parti d'extrême droite Jobbik. Explication peu rassurante : l'équilibre européen serait ainsi, au hasard des circonstances, à la merci de formations extrémistes minoritaires. Si l'on veut trouver à cette situation un aspect positif, on peut se dire qu'elle peut contribuer à clarifier la gouvernance de l'Union, en affaiblissant le rôle de la présidence tournante au profit de la présidence du Conseil européen, qui vient de fêter son premier anniversaire.

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