TOUT EST DIT

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jeudi 6 janvier 2011

Sarkozy : «La crise a changé la donne sur les 35 heures»

La crise «a changé la donne» sur la durée du temps de travail, a déclaré jeudi le président de la République, estimant que les 35 heures «n'existent plus».

Alors que le débat sur un réaménagement de la durée légale du travail agite depuis plusieurs jours la majorité et l'opposition, le chef de l'Etat qui présentait ses voeux aux partenaires sociaux a déclaré : «Aujourd'hui, les 35 heures, uniformes et obligatoires, n'existent plus. Pour autant, je considère qu'il n'est pas de sujets tabous. Et je le dis d'autant plus clairement que la crise a changé la donne». «Si les partenaires sociaux ou les partis politiques ont des propositions à faire, bien évidemment le gouvernement y sera attentif», a-t-il assuré.
«Avec cependant une préoccupation: ne pas toucher au pouvoir d'achat des salariés. C'est clair, je n'accepterai pas ça. Et une deuxième préoccupation: ne pas peser sur la compétitivité des entreprises». Et de poursuivre : «Je n'ai pas été élu pour ça mais au contraire pour donner les moyens aux entreprises de se battre dans la compétition internationale».
Je suis heureux que les conséquences défavorables des 35 heures sur la compétitivité des entreprises et sur le pouvoir d'achat des salariés, et sur les finances publiques, (...) soient aujourd'hui reconnues au sein de toutes les grandes familles politiques», a-t-il dit. «Depuis 2007, je rappelle que les 35 heures mises en place par Martine Aubry ont disparu, puisque nous avons supprimé les obstacles aux heures supplémentaires pour les entreprises et pour les salariés, qui ont été 5,3 millions en 2010, malgré la crise, à bénéficier de l'exonération fiscale et sociale», a expliqué le chef de l'Etat.
«Pour un ouvrier au salaire moyen qui fait deux heures supplémentaires par semaine, le gain net de pouvoir d'achat est de 150 euros par mois. Je ne sais pas comment on peut dire aux salariés qu'ils pourront gagner davantage sans travailler davantage», a-t-il souligné.

Dispositif unique d'accompagnement des salariés

Au cours de son intervention, le président Nicolas Sarkozy a plaidé en faveur «d'un dispositif unique d'accompagnement des salariés licenciés économiques». Le chef de l'Etat a encouragé les partenaires sociaux à rechercher «la mise en place d'un dispositif unique d'accompagnement des salariés licenciés économiques, qui se substituerait aux actuels CTP (contrat de transition professionnelle, ndlr) et CRP (convention de reclassement personnalisé, ndlr)» dans le cadre des négociations sur la nouvelle convention d'assurance-chômage. Ce dispositif unique «garantirait aux salariés un niveau de rémunération sécurisant et un accompagnement renforcé vers le retour à l'emploi», a ajouté le chef de l'Etat.
La nouvelle convention d'assurance chômage «est une composante très importante de notre sécurité sociale professionnelle», a-t-il estimé.Cette convention doit faire «en sorte d'être plus efficaces en termes de retour à l'emploi», a déclaré le chef de l'Etat.
A propos de la réforme des retraites, le président a indiqué que « personne ne reviendra sur la réforme des retraites que nous avons conduit, parce qu'elle était nécessaire».

Anticiper le choc de la réforme de la dépendance

Enfin s'agissant de l'augmentation prévue du nombre de personnes âgées dépendantes, Nicolas Sarkozy a exprimé sa volonté d'anticiper «le choc». «La stratégie que je vous propose, c'est que nous anticipions le choc et que nous fassions quelque chose, même si naturellement il y aura des décisions difficiles à prendre», a dit le chef de l'Etat.Le gouvernement a lancé cette semaine les travaux préparatoires de la réforme.
Les premières mesures sont prévues dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2012, examinée à l'automne 2011. «Avec le vieillissement de la population, le nombre de personnes dépendantes devrait augmenter entre 30 et 50% d'ici à 2040», a-t-il dit. «La France n'est pas condamnée à devoir prendre des décisions toujours en catastrophe après les autres alors qu'il est quasiment trop tard», a-t-il ajouté.
Nicolas Sarkozy a par ailleurs fait la liste de plusieurs enjeux de la réforme. Il faut «garantir à chacun qu'il sera acompagné, protégé et qu'il verra sa dignité respectée jusqu'à la fin de sa vie», a-t-il affirmé. Le chef de l'Etat a aussi évoqué la nécessité d'une «couverture équitable du territoire en termes de taux d'équipements, et de conditions de traitements» et celle de «former le personnel nécessaire alors qu'il y a des listes d'attente partout» à l'entrée des établissements d'accueil. «J'ai souhaité que le nouveau Conseil économique, social et environnemental (CESE) soit saisi de la problématique de la dépendance», a-t-il ajouté, disant qu'il se rendrait «prochainement à l'invitation de son président Jean-Paul Delevoye».

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