Apple vient de lancer dans 90 pays un magasin d'applications pour Macintosh accessible en ligne. L'objectif, évident, est de dupliquer le succès du magasin virtuel pour l'iPhone et l'iPad.
Pourquoi changer une formule gagnante ? Depuis hier, les utilisateurs d'ordinateurs Macintosh -équipés de la dernière version du système d'exploitation Mac OS 10.6.6 -disposent d'une nouvelle opportunité. Dans le menu de l'interface utilisateur (le menu Pomme) apparaît désormais l'option « AppStore », sur laquelle il suffit de cliquer pour pénétrer dans un nouveau magasin virtuel chargé de logiciels pour le Macintosh. Lors de son lancement officiel, Steve Jobs a indiqué que plus d'un millier de programmes y étaient déjà présents. Et ce n'est, bien sûr, qu'un début.
Apple veut naturellement transposer à l'univers de la micro-informatique le succès de son AppStore pour terminaux mobiles (un milliard de dollars de chiffre d'affaires réalisé en 2010 et 1,5 million d'applications disponibles).
De fait, par ce lancement inédit, les observateurs, dans la Silicon Valley, s'attendent à un véritable bouleversement sur le marché de la distribution des logiciels. « Le marché de la micro-informatique a depuis longtemps dépassé le stade où l'on devait se déplacer dans un magasin pour acheter un logiciel sous forme de boîte, qu'on ramenait chez soi pour l'installer via un disque », résume Michael Gardenberg, analyste du Gartner Group. Il souligne que le bénéfice de l'Appstore ne se limite pas à la capacité de télécharger directement un programme dans son ordinateur. « Apple a su créer une nouvelle relation -plus directe -entre les éditeurs et les utilisateurs, qui change le comportement de ces derniers ».
Favoriser les petits éditeurs
Grâce à une offre en ligne plus large et plus variée, les utilisateurs sont, par exemple, plus enclins à chercher eux-mêmes sur un magasin virtuel plusieurs petits programmes bon marché, dont chacun remplit une fonction précise. Par opposition à l'habitude d'acheter des logiciels très riches vu leur nombre de fonctions, mais également très coûteux. Et dont, au final, on n'utilisera souvent qu'une faible partie des possibilités.
L'initiative d'Apple vise donc à favoriser les petits éditeurs de logiciels bureautiques indépendants qui, jusqu'à présent, ont toujours eu du mal à se frayer un chemin dans l'univers de la grande distribution. La firme de Steve Jobs se sent désormais assez puissante et sûre de son modèle pour ne pas redouter de se mettre à dos autant la grande distribution que les principaux éditeurs -comme Microsoft, qui d'ailleurs n'est pas présent au lancement de ce Mac AppStore. Cela ne devrait pas durer. A part Apple lui-même, qui a placé ses propres logiciels sur ce magasin, d'autres grands éditeurs, comme Autodesk, ont tenu à être présents dès l'ouverture. D'autres devraient suivre, ne serait-ce que pour ne pas laisser le champ totalement libre à de petits concurrents, plus agiles et plus agressifs sur le plan tarifaire.
« Je suis sûr que les utilisateurs de l'univers Apple n'auront aucun problème pour adopter rapidement ce nouveau magasin », prédit Tim Bajarin, un analyste réputé de la Silicon Valley. Un nouveau magasin qui pourrait conduire, un jour, à la naissance d'autres espaces, pour les applications Windows…
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