TOUT EST DIT

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vendredi 7 janvier 2011

Trop tôt pour crier victoire

Quatre mille tués sur les routes en 2010, est-ce un bon ou un mauvais chiffre ? Si l’on compare cette statistique aux 8200 morts d’il y a dix ans, et aux 15 000 morts annuels des années soixante-dix, le résultat est exceptionnel. Si l’on considère, à l’inverse, l’objectif fixé par Nicolas Sarkozy au début de son quinquennat — pas plus de 3000 morts sur la route en 2012 —, le résultat 2010 est très décevant. Avec 6,5 % de baisse de la mortalité sur un an, on sera bien au-dessus de 3500 tués à la fin du mandat du président de la République.

Brice Hortefeux, en tout cas, crie victoire trop tôt : les 3994 tués dont il a fait état hier ne constituent qu’un relevé provisoire, qui ne prend pas en compte les décès dus à des accidents en 2010, mais enregistrés début 2011. L’année dernière, il avait fallu ajouter onze personnes aux statistiques définitives 2009. Combien de victimes vont augmenter la liste provisoire 2010 ? Il n’en faut que six pour atteindre la barre psychologique des 4000 morts…

Saluons donc la reprise de la baisse des accidents, après une médiocre année 2009, en évitant tout cocorico qui masquerait les ratés de la prévention. Car il y en a. Les pneus neige, par exemple, ne sont toujours pas obligatoires en France. Certes, ils coûtent cher. Mais moins que les accidents qu’ils permettent d’éviter. Quant à l’assouplissement tout récent du permis à points, ce n’est pas un bon signal. Qu’on l’admette ou non, la meilleure prévention routière reste la peur du gendarme. L’accidentologie a commencé à baisser de façon spectaculaire après la mise en service des premiers radars automatiques en 2002.

Les campagnes de prévention à la télé c’est bien, mais ça ne remplace pas la responsabilisation individuelle. On avait remarqué depuis longtemps que les automobilistes se montraient moins prudents à l’approche des grandes échéances électorales, car ils avaient pris l’habitude de miser sur une amnistie présidentielle. Nicolas Sarkozy a eu le courage, en 2007, de ne pas tomber dans le panneau de la démagogie. En refusant alors de pardonner petites et grandes infractions, il était resté fidèle à l’action qu’il avait impulsée à la tête du ministère de l’Intérieur. Il serait incompréhensible qu’il mollisse aujourd’hui, alors que de très nombreux Français ont compris l’intérêt d’une politique résolue contre la délinquance routière. Mieux vaut perdre des points que la vie…

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