Trois ans après avoir provoqué un "Big Bang" sur les Bourses en Europe, la Commission fait machine arrière. La directive Marchés d'instruments financiers (MIF), entrée en vigueur le 1er novembre 2007, avait ouvert à la concurrence les places boursières de l'Union. Trop ? Aujourd'hui, à peine plus de la moitié des ordres de Bourse transitent encore par le London Stock Exchange, la première place boursière européenne.
Bénéficiant de contraintes allégées, les nouveaux acteurs privés, dont les fameux "Dark Pools" – ces plates-formes boursières sur lesquelles s'échangent des blocs de titres de façon souvent opaque – ont pris une place tellement conséquente sur les marchés boursiers que le régulateur ne sait plus où donner de la tête.
"SURVEILLER CE QUI SE FAIT DE NOUVEAU"
Dans un entretien au Monde, Jean-Pierre Jouyet, président de l'Autorité des marchés financiers, estime que l'Europe n'a "pas eu une approche assez politique, (…) ne s'est pas posé les bonnes questions : de quels marchés voulons-nous ? Comment faire pour qu'ils financent au mieux l'économie ?"
La directive MIF "n'a pas que des défauts", selon M. Jouyet, qui était secrétaire d'Etat chargé des affaires européennes lorsque le texte a été adopté à Bruxelles en 2007. Elle a certes "renforcé les obligations de conseil des banques envers leurs clients", mais aussi "gravement accentué le désordre des marchés boursiers et conduit à une fragmentation et à une plus grande opacité des transactions". M. Jouyet compte sur le nouveau régulateur européen, l'ESMA, qui verra le jour le 1er janvier 2011, "pour surveiller ce qui se fait de nouveau et adapter la réglementation en conséquence".
A partir de ce mercredi 8 décembre, les experts du monde financier, politique et économique sont appelés par Bruxelles à faire leurs remarques et observations, en vue de rédiger une nouvelle copie du texte européen au printemps 2011.
mercredi 8 décembre 2010
La Commission se dotera d'un régulateur pour contrôler les Bourses européennes
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