TOUT EST DIT

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mercredi 8 décembre 2010

"La situation en Europe reste très préoccupante" pour Dominique Strauss-Kahn

"Aujourd'hui, les conséquences de la crise sont loin d'être épuisées, la situation en Europe reste très préoccupante, l'avenir est plus incertain que jamais" : Dominique Strauss-Kahn n'était pas d'humeur rassurante, mercredi 8 décembre à Genève, lors d'une intervention publique au siège européen de l'ONU. Ce discours a eu lieu au lendemain d'un sommet de l'Eurogroupe où a été approuvé le budget d'aide à l'Irlande.
Selon le directeur général du Fonds monétaire international, les mécanismes d'aide européens sont loins d'être suffisants pour résoudre les crises financières. "Les épisodes grec puis irlandais montrent qu'en Europe, on est loin d'être tout à fait au point", a-t-il déclaré, précisant que la supervision financière était "encore très en retard" dans la zone euro, et que cette dernière était également encore "loin du compte en matière de gouvernance financière".
DES MÉCANISMES EUROPÉENS "PLUS DYNAMIQUES"
Ce discours intervient alors que les pays européens peinent à se mettre d'accord sur une augmentation de leur Fonds de secours pour aider les pays de la zone en difficulté. Déjà mardi, à Athènes, Dominique Strauss-Kahn avait plaidé pour "quelque chose de plus dynamique" pour résoudre le problème de la dette dans la zone euro, une "solution globale" qui ne soit pas appliquée "pays par pays".
Mis en place au printemps, le Fonds de secours européen est constitué de 440 milliards d'euros de garanties de prêts des pays de la zone euro, complétés par 250 milliards d'euros de prêts du Fonds monétaire international et par 60 milliards d'euros de prêts de l'Union européenne. Les pays européens n'ont pas exclu de relever le plafond de ressources pour rassurer les marchés sur la capacité de l'Europe à faire face à d'autres crises financières après la Grèce et l'Irlande.
"TOUT RECONSTRUIRE SANS ATTENDRE QUE LE CALME SOIT REVENU"
Mais au-delà du "défaut de gestion" au sein de la zone euro, découlant de l'absence de politique budgétaire commune, Dominique Strauss-Kahn s'est également exprimé, mercredi à Genève, sur les modèles de croissance mondiaux. Selon lui, la "grande récession" a révélé que ces derniers étaient "déséquilibrés et intenables" : pour remédier à cette situation, il faudrait pour Dominique Strauss-Kahn "tout reconstruire" au plus vite, "sans attendre que le calme soit revenu".
Reconnaissant que beaucoup a déjà été fait, le Français, qui achève une tournée en Europe où il s'est notamment rendu à Bruxelles et en Grèce, a toutefois estimé nécessaire d'aller plus loin, concernant notamment la gouvernance économique mondiale. A une période de grande instabilité due à des déséquilibres monétaires, le monde a la possibilité de "choisir l'immobilisme, le repli sur des positions nationales et au bout du compte risquer des années d'instabilité qui seront le terreau d'une nouvelle crise", a-t-il insisté.
La communauté peut aussi déciderd'"œuvrer pour mettre en place un nouveau modèle de croissance pour un monde nouveau", a ajouté le patron du FMI, appelant les leaders mondiaux à faire des choix, même s'ils sont parfois difficiles. "Un nouveau modèle de croissance exige un nouveau modèle de gouvernance", a enfin martelé Dominique Strauss-Kahn, pressenti comme candidat aux primaires organisées par le Parti socialiste afin de désigner son candidat à la présidentielle de 2012.

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