jeudi 6 janvier 2011
Xavier Beulin
Le nouveau patron de la FNSEA avait déjà tout d'une huile puisque, outre une demi-douzaine d'instances agricoles, il présidait Sofiprotéol, l'acteur financier de la filière oléagineuse tricolore. Premier représentant des « grandes cultures » depuis un demi-siècle à tenir les rênes du principal syndicat paysan, ce brun aux yeux vert clair, né d'une mère originaire de La Réunion, a interrompu précocement ses études à la mort de son père afin de reprendre l'exploitation familiale de Donnery, dans le Loiret. Après s'être aguerri à la tête du Centre des jeunes agriculteurs du département, il a accumulé les mandats, entre Chambre d'agriculture, Fédération des producteurs d'oléagineux et protéagineux et Haut Conseil à la coopération agricole. Spécialiste des négociations à l'OMC, il s'est fait élire à la succession de Jean-Michel Lemétayer sur un programme prônant esprit entrepreneurial et ouverture aux marchés. Un profil d'agromanager qui a valu à cet admirateur de De Gaulle et du boxeur Mohamed Ali de se faire traiter d'« émir vert » par un concurrent de la Coordination rurale. Il est vrai que son goût pour le golf et la voile, de même que ses habitudes de vacances à Gammarth, en Tunisie, l'éloignent de l'image d'Epinal de la paysannerie traditionnelle. Et que, s'il chausse des bottes, ce n'est pas seulement pour aller aux champs mais également afin de rallier la capitale sur sa grosse moto. Quant à son soutien financier à plusieurs hebdomadaires locaux, il ne saurait être étranger à sa volonté de récolter aussi une bonne image sur ses terres.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire