jeudi 6 janvier 2011
L'Europe toujours sous surveillance
C'est formellement aujourd'hui en fin d'après-midi à Budapest, au cours d'une brève cérémonie, que la Belgique transmettra à la Hongrie le drapeau étoilé, symbole du changement de la présidence de l'Union européenne pour les six prochains mois. Demain, la Commission conduite par José Manuel Barroso tiendra au même endroit de premières séances de travail avec le gouvernement de Viktor Orban pour discuter des priorités de la présidence hongroise. Mais ce ne sont bien sûr pas ces dernières qui retiendront l'attention : c'est la façon dont l'Europe accepte de confier ses rênes à un pays qui prend ses distances avec ses valeurs communes. La désormais fameuse loi sur le contrôle des médias (votée en décembre) a fait l'objet d'une condamnation sans équivoque de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui y voit une « atteinte à la liberté de la presse » et une concentration des pouvoirs « sans précédent dans les démocraties européennes ». Les mots sont lourds. Aux dernières nouvelles, hier, Budapest a plaidé sa bonne foi et promis de tenir compte des remarques de la Commission… Une affaire à suivre, d'autant plus près que la mauvaise foi du gouvernement n'est plus à prouver. Il suffit de voir ce qui se passe dans un autre domaine, la nouvelle fiscalité bâtie sur mesure pour piéger les seules sociétés étrangères.
Cet épisode ne confirme pas seulement que le système de présidence semestrielle tournante a vécu et qu'il aurait déjà dû être remplacé par la présidence permanente confiée au très et trop discret Herman Van Rompuy. Il intervient au moment où, à l'autre bout du continent, les difficultés de la zone euro sont toujours présentes. Le Portugal, qui a réalisé hier sa première adjudication de l'année, a dû offrir aux investisseurs des taux d'intérêt presque deux fois plus élevés que lors des deux précédentes. Lisbonne n'est manifestement pas assuré de ne pas devoir un jour passer sous le parapluie des aides communautaires et du FMI. Il reste à espérer que le beau duo tenu par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel plaidant à distance la cause de l'euro auprès de leurs peuples le 31 décembre et l'entrée de l'Estonie dans la zone euro le 1 er janvier aient été autre chose que cela : une parenthèse.
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