TOUT EST DIT

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mercredi 19 janvier 2011

Les pistes pour remettre sur pied la Tunisie

Des milliers de jeunes diplômés sans travail, une industrie textile à bout de souffle, des systèmes mafieux… La Tunisie doit sortir de ce cercle vicieux, recommandent les observateurs.

Une masse de chômeurs diplômés (20% des sans emplois). Un client principal, l'Europe (77% des exportations), qui va mal. De nouveaux concurrents asiatiques qui cassent les prix. Voilà dans quel état se trouve la Tunisie après 24 ans de règne de Ben Ali. Quel programme économique les futurs dirigeants du pays devraient-ils mettre en place pour relever le pays et lutter contre le chômage? Quelques pistes ont été tracées par les institutions internationales et les économistes.
Aider les plus pauvres. «Étant donné les maigres résultats des politiques de l'emploi, il est temps pour la Tunisie de tous les revoir», critiquait en 2010 la Commission économique pour l'Afrique des Nations unies. Le taux de chômage atteint, selon des chiffres non officiels, plus de 20%. Il est particulièrement élevé parmi les jeunes diplômés. «Les ressources de l'État étant limitées, il faut mettre en place des mesures spécifiques destinées aux plus défavorisés», recommande Mohamed Ali Marouani, économiste à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. «Certaines régions sont délaissées, il faut y lancer des projets de développement massifs.» Autant de mesures qui auraient des effets immédiats sur l'emploi.
Penser à autre chose qu'au textile et au tourisme. «La Tunisie est enfermée dans sa spécialisation dans le textile: il lui faut en sortir», conseille Agnès Chevalier, économiste au CEPII. Ce secteur représente près de la moitié des exportations. Pour combien de temps? La Tunisie subit une très forte concurrence des pays asiatiques, qui pratiquent des prix imbattables. Surtout, le textile n'est pas le secteur rêvé pour des diplômés d'université. De même, l'industrie mécanique, notamment les pièces détachées dans l'automobile, n'est pas un secteur très porteur, étant donné la chute prévisible des ventes de voiture en Europe, principal partenaire commercial de la Tunisie.
Le pays ne devrait pas non plus se contenter du tourisme. Le tourisme représente 5% des activités des services, lesquels comptent pour la moitié du produit intérieurs brut tunisien. «Beaucoup ont investi dans ce secteur, mais les profits sont limités: les propriétaires des hôtels se voient forcés de casser les prix sous la pression des grands tour opérateurs européens», avertit Jean-Raphaël Champonnière, économiste au CEPII. «Certains d'entre eux négocient à un euro seulement la réservation de chambre supplémentaire.»
Développer les services et le high-tech. La solution? Il n'y en a pas à court terme, il ne s'agit là que de long terme. «Il faut investir massivement dans la recherche et développement, promouvoir les services à forte valeur ajouté», défend Mohamed Ali Marouani. Reste à trouver les secteurs de niche où la Tunisie a une carte à jouer. Certains mentionnent la chirurgie esthétique et les soins dentaires destinés aux étrangers qui veulent se soigner pas cher.
S'affranchir de l'Europe. «Ces prochaines années, l'Union européenne pourrait importer moitié moins qu'avant la crise», prévient le Fonds monétaire international dans son rapport 2010 sur la Tunisie. Les échanges commerciaux dépendent, selon les secteurs, entre 66% et 90% de l'Union européenne, selon le Fonds monétaire international (FMI). La Tunisie pourrait développer pour cela les échanges avec les autres pays du Maghreb, très peu prisés pour l'instant. L'exemple a fonctionné dans le tourisme durant la crise de 2009 : la venue des Algériens et des Libyens, note le FMI, a compensé l'absence des Européens.

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