"A la demande du Parti socialiste français, qui l'avait maintes fois réclamé dans le passé, l'Internationale socialiste a rompu toute relation avec le RCD tunisien et l'a exclu de ses rangs", annonce mardi Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS chargé des questions internationales. La mise au ban du parti de Ben Ali date déjà de quelques années. Le Parti socialiste européen, notamment, a coupé les ponts depuis pas mal de temps avec le parti tunisien. De même, un peu à l'image de l'Ivoirien Laurent Gbagbo, les membres de l'Internationale socialiste, en particulier les socialistes français, considéraient officiellement le leader tunisien en se pinçant le nez. "La première secrétaire du PS, Martine Aubry, a refusé de le rencontrer", assure Claude Bartolone, l'un des dirigeants du Parti socialiste et Tunisien de naissance et de coeur.
Autre natif de Tunis, Bertrand Delanoë s'est à plusieurs reprises accroché avec Ben Ali. En 2001, il rencontre le chef d'État tunisien en tête à tête. L'échange est "tonique", se souvient le maire de Paris, car il soulève la question de Sihem Bensedrine, une militante d'extrême gauche brutalisée par le régime tunisien. Lors des émeutes, Delanoë assure avoir eu au téléphone, durant "les quinze jours qui ont précédé la chute de Ben Ali", les acteurs de la rébellion, dont certains membres de l'UGTT, le principal syndicat tunisien. "J'ai dosé mes déclarations en fonction de leur combat et de ce qu'ils me demandaient", explique le maire de Paris, plutôt prudent lors de ses premières prises de parole publiques. Sur France Info, le 14 janvier, il espère encore que les réformes promises par Ben Ali suffisent à calmer la rue. Mais pas d'attaque en règle publique contre Ben Ali. "J'ai eu Mokhtar Trifi (président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, NDLR) au téléphone. Je lui ai dit : Je veux dire plus fort que je vous soutiens. Il m'a répondu que ce n'était pas la peine, argumente Delanoë. L'important, pour lui, c'était que le pouvoir cède."
Si certains élus PS, comme Jean-Marc Ayrault, ont dénoncé très tôt un "système corrompu et policier", la plupart des ténors socialistes ont adopté la ligne de conduite du maire de Paris : une critique prudente et graduée.
mercredi 19 janvier 2011
Tunisie : les socialistes français optent pour la prudence
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