Les marchés ont ensuite imaginé que la BCE avait totalement revu cette unicité de sa mission. Elle a commencé à le faire avec la mise en place des mesures de liquidité exceptionnelles à court, moyen et long termes pour soutenir les banques et le système monétaire. Elle a continué en achetant et en orchestrant l’achat direct de dettes d’Etat pour calmer les inquiétudes exacerbées des marchés sur la crise des dettes souveraines.
Le réveil a sonné tout en douceur jeudi 13 janvier 2011 la fin de ce rêve.
En effet, alors que tous les regards se tournent vers l’EFSF, l’EFSM, la non-destruction de la zone euro et le besoin de mesures non-conventionnelles politiques de plus en plus marqué, M. Trichet ne répond pas à ces attentes et nous rappelle sa mission de stabilité des prix et une possible hausse du taux refi à venir, à venir avant son départ en automne prochain.
Mais d’un autre côté, M. Trichet accompagne le discours en réitérant sa volonté de maintenir les mécanismes de liquidité et de stabilité déjà mis en place ce qui a permis aux marchés des actifs risqués de se maintenir et éviter un écartement massif des primes de risques périphériques. C’est parfaitement cohérent avec l’orchestration des succès des émissions périphériques de la semaine dernière.
Il n’a pas vraiment le choix et arrive ainsi à piloter très finement entre des objectifs contradictoires.
M. Trichet se retrouve donc dans son rôle historique de Banquier Central avec la réponse conventionnelle de chercher à augmenter les taux d’intérêt pour lutter contre la hausse de l’inflation.
D’un autre côté, pour éviter la crise de liquidité, il maintient les mécanismes de surliquidité et de programme d’achats de dettes qui ont un effet inverse de baisse des taux.
La BCE donne ainsi l’impression de courir plusieurs lièvres à la fois ce qui peut provoquer une forte volatilité sur les marchés et qui ne résout pas durablement la crise de solvabilité qui secoue aujourd’hui la zone euro.
Une autre lecture consiste à voir dans la posture de Mr Trichet un moyen pour faire accélérer la cadence de la réflexion et de la mise en œuvre de mécanismes politiques non conventionnels afin de résoudre durablement cette crise de solvabilité et pour laquelle la BCE n’a pas les armes pour le faire.
Merci à Maud pour son aide
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