TOUT EST DIT

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mercredi 19 janvier 2011

Envie d'entreprendre... Et de grandir ?


Plus de 600.000 Français ont donc relevé en 2010 le défi de la création d'entreprise. Malgré la conjoncture insaisissable, toutes les raisons, bonnes ou mauvaises, d'y réfléchir à deux fois avant de se lancer. Ce résultat record, dépassant celui de 2009, confirme le triomphe du régime d'autoentrepreneur. Au-delà, il prouve combien la France des PME a changé.


Il n'y a pas si longtemps, une décennie, on créait dans l'Hexagone moins de 200.000 entreprises chaque année. L'évolution législative et le développement des dispositifs d'accompagnement, publics ou privés, ont permis depuis le milieu des années 2000 de franchir le cap des 300.000 créations par an, puis celui des 500.000 grâce aux autoentrepreneurs. Outre cette accélération statistique, c'est la perception de l'entreprise, la valeur accordée à l'acte d'entreprendre et la figure de l'entrepreneur qui a progressé de façon spectaculaire. Dans ce pays où une publicité restée fameuse montrait des innovateurs accueillis d'un lapidaire « Ca ne marchera jamais », on dit sans doute un peu moins d'un néoentrepreneur qu'il prend des risques, et davantage qu'il tente sa chance. A l'instar du « Take your chance » anglo-saxon, qui n'est pas un détail sémantique.


Les adeptes du verre à moitié vide souligneront que ces statistiques traduisent aussi les doutes sur la stabilité de l'économie. De fait, en temps de crise, la création d'entreprise sert à la réassurance, tel un paratonnerre, devenir entrepreneur étant l'ultime moyen de ne pas subir un chômage prolongé. Mais ne réduisons pas cette floraison de 2010 à un cache-misère. Des entrepreneurs plus nombreux, c'est naturellement davantage de chances de voir se créer de la valeur et des emplois. A condition qu'ils soient plus nombreux à avoir envie non seulement d'entreprendre, mais de grandir. Le vrai bémol est là : ces chiffres ne permettent pas d'oublier ceux, plus décevants, sur l'activité économique de nombreux autoentrepreneurs, sur l'effectif moyen d'une PME française, sur le nombre des entreprises de taille intermédiaire, en recul en 2010. Avec ces 600.000 nouveaux entrepreneurs, la France confirme qu'elle vit une révolution culturelle. Pour qu'elle prenne sa pleine dimension économique, la performance durable de ces entreprises, pas simplement leur existence ou leur subsistance, est la vraie clef. Progresser, innover en ce domaine, est plus que jamais la priorité de tous ceux qui travaillent au service des PME.

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