TOUT EST DIT

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vendredi 5 novembre 2010

Les affaires, et seulement...

Ne pas se réjouir des contrats en dizaines de milliards signés, ou à signer, dans le cadre de la visite du président chinois Hu Jintao en France serait grotesque. Voilà qui donne de l'oxygène à l'économie française en particulier et à l'économie européenne en général (Airbus est multinational).
Mais il convient de rester vigilant en constatant une extraordinaire inversion des tendances. Si, il y a quelques années encore, l'Europe se précipitait dans la manufacture du monde pour faire ses emplettes à bas prix, c'est bien le contraire qui se produit aujourd'hui. Pékin fait son marché en Europe, et un marché haut de gamme lié aux transferts de technologie. Avec un danger évident.
En voulant réduire son gigantesque déficit commercial avec la République populaire, l'Europe -dont la France- fabrique en la chouchoutant sa propre et redoutable concurrence. Par exemple, les trains ultra-rapides des consortiums d'Etat CNR et CSR font déjà leurs offres sur le marché mondial au détriment du TGV d'Alsthom ou de l'ICE de Siemens. De même, l'A320, l'avion qu'Airbus vend le mieux, aura bientôt un demi-frère pékinois. Et ces exemples pourraient être répétés à l'infini dans tous les secteurs porteurs, sans oublier les acquisitions chinoises d'activités bien européennes. Pas seulement Volvo en Suède et le port du Pirée en Grèce...
Certes, diront les ultra-libéraux ou leurs homologues communistes chinois, il ne s'agit là que de la marche normale des affaires « mondialisées » qui conduira à un vrai partenariat « donnant-donnant ». Or, dans la situation économique actuelle, ce partenariat commercial semble mutuellement plus profitable que celui liant depuis des siècles l'Europe aux Etats-Unis. Les Américains s'appauvrissent, les Chinois s'enrichissent -du moins, globalement.
Et la Chine, première créancière des Etats-Unis, ne détient-elle pas la clé du futur ordre monétaire mondial avec son yuan politiquement sous-évalué face à un dollar dévalué touchant le fond ? Face aussi à un Euro drapé dans des vertus à l'antique ? Nicolas Sarkozy qui va présider le G 20 censé remettre de l'ordre dans la planète « Finances et Monnaies » doit certainement rêver d'un appui chinois. Ou, à défaut, d'un petit geste de Pékin...
Bref, « business is usual »... On ne peut pas en dire autant des droits de l'homme, même s'ils seront abordés en termes feutrés convenus d'avance. Mais Paris ne reprochera pas leurs turpitudes, voire leurs crimes, aux signataires de chèques établis en chiffres astronomiques. Et tant pis pour le prix Nobel de la paix Liu Xiaobao qui croupit en prison...


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