Depuis ce week-end, les doutes de l'Elysée sur Jean-Louis Borloo se sont multipliés. Mais le maintien de François Fillon à Matignon compliquerait l'idée d'une « nouvelle étape ».
vendredi 5 novembre 2010
Sarkozy penche désormais pour le maintien de Fillon à Matignon
Une louange appuyée à François Baroin jeudi à Troyes, un mot de félicitation à Jean-Louis Borloo pour son Grenelle de l'Environnement, une éloge constante du travail de Luc Chatel, un rendez vous qui se prolonge mercredi avec François Fillon... Nicolas Sarkozy brouille les cartes pour Matignon. Il lui faut bien ménager un effet de surprise pour le grand remaniement annoncé depuis huit mois (au lendemain des élections régionales) et montrer que, in fine, c'est bien lui qui décide.
Pourtant, le paysage politique semble s'éclaircir pour le président de la République, qui pencherait désormais pour le maintien de François Fillon à Matignon. L'affirmation par Jean-Louis Borloo d'un virage social dimanche dernier sur Canal+ (laissant entendre que depuis trois ans rien n'a été fait en la matière), la gestion de la crise des carburants et les doutes grandissants exprimés par les parlementaires UMP auraient fini par ternir l'étoile du ministre de l'Ecologie aux yeux de Nicolas Sarkozy.
Des fidèles comme Brice Hortefeux qui soutenaient le choix de ce dernier pour Matignon ont changé leur fusil d'épaule depuis le week-end dernier. L'habileté de François Fillon à revenir dans le jeu au bon moment, sans mettre trop en avant sa popularité, a fait le reste.
Pour autant, l'Elysée continue d'affirmer que les jeux ne sont pas faits. Gêné par un calendrier international chargé (visite du président chinois cette semaine, G20 de Séoul en fin de semaine prochaine..), Nicolas Sarkozy semble vouloir se donner encore un peu de temps pour décider. D'autant que l'hypothèse Fillon pose une difficulté majeure : comment faire passer l'idée d'un changement, d'une « nouvelle étape », si le Premier ministre et la politique menée restent identiques ? A fortiori au bout de huit mois d'attente, et alors que le choix de Jean-François Copé pour l'UMP, lui, ne semble plus faire débat.
Tout ceci plaide pour un mouvement d'ampleur concernant les ministres aujourd'hui en place : le chef de l'Etat envisagerait de diminuer de moitié la taille du gouvernement en repensant l'architecture des ministères, de faire entrer quelques « poids lourds » (Alain Juppé, Xavier Bertrand notamment) et quelques « nouveaux » (Jean-Christophe Lagarde, Marie-Anne Montchamp..), et de réorganiser largement ses équipes à l'Elysée. Il n'excluerait pas non plus de repenser la répartition des tâches entre l'Elysée et Matignon.
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