TOUT EST DIT

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vendredi 5 novembre 2010

Boomerang


Les intrigues et luttes de pouvoir sont aussi anciennes que les placards de la politique sont remplis de cadavres. La corrida gouvernementale qui nous est offerte en spectacle, avec soupe à la grimace ministérielle, n'aurait donc rien d'original sans le petit « plus » de Nicolas Sarkozy. L'incroyable attente, depuis son annonce de remaniement, transforme la césarienne en mise à mort et confère à ce quinquennat son caractère inédit, selon l'euphémisme ironique d'un haut dignitaire.


Comme ses prédécesseurs, le président éprouve sans doute quelque jouissance dans l'observation de sa fourmilière soumise à un supplice raffiné. Privilège de la fonction, du moins quand son titulaire garde la main. Cette fois-ci, pourtant, l'hôte de l'Élysée n'est plus si maître du jeu qu'il ne semble. Bien sûr, formellement, c'est lui qui désignera son Premier ministre. Mais le résultat de son bonneteau pourrait bien être l'inverse de celui escompté.


L'hyperprésident, qui s'est assumé comme tel, pour ne pas fuir la prise de risques, se retrouve finalement à la merci des candidats à Matignon ainsi que des sondages. L'équipe gouvernementale est aussi soudée dans la zizanie que celle de Domenech ! Son parti unique tourne à la foire d'empoigne avant que François Copé ne le prenne à son compte ouvert pour 2017. Cerise sur le gâteau : son collaborateur de Matignon est désormais présidentiable virtuel. Ce qui ne tue pas rendant plus fort, François Fillon peut même se payer le luxe de défendre la continuité de sa politique de réformes et la vanité de tout virage social ! À bon entendeur?


Dans un même marigot, il n'y a pas place pour deux crocodiles. Jean-Louis Borloo évite ce risque au président qui mise sur l'apport radical-écolo pour le premier tour. Mais le bain de foule d'hier ne vaut pas adoubement à l'UMP. Quant à François Fillon, sans avoir encore la peau d'un crocodile, il joue gagnant à tous coups. Le petit Poucet a bien balisé sa sortie. Et si le président se résigne à le garder, ce sera en partenaire. Sa cote agace. Mais que les députés se branchent sur lui comme sur courant alternatif pour 2012, voilà plus embarrassant.

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