TOUT EST DIT

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vendredi 5 novembre 2010

Réforme des retraites : "Il est temps de retourner en cours"

Alors que la réforme des retraites a été définitvement votée la semaine dernière, les syndicats attendent la journée de mobilisation de samedi pour évaluer l'ampleur du mouvement. Largement mobilisés avant les vacances de la Toussaint, les étudiants et lycéens étaient nombreux, sur Le Monde.fr, à désirer reprendre les cours sans blocus de leur établissement, même si une partie souhaite continuer à mener des actions ponctuelles et régulières.

  • Laissez-nous travailler, par Gaëlle
Nous mobiliser, sûrement pas... L'incidence de ces blocus laissera des traces dans notre année étudiante. Arrêt des cours, arrêts des bus de Nanterre, ne voulant plus descendre jusqu'au lycée, et le même concours à présenter en avril. Les contestations, les insultes des lycéens à notre égard "car nous voulions travailler" sont insupportables dans un pays où on semble davantage demander l'avis de ceux qui bloquent, qui massacrent le paysage urbain, que ceux qui veulent travailler. Nous ne sommes pas tous d'accord avec la réforme, mais les étudiants seraient davantage pris au sérieux sans ces dégradations, et cet arrêt des cours, qui n'est pas dans leur intérêt. Alors arrêtez de demander l'avis de lycéens qui ne sont pas au courant de cette réforme et qui saccagent pour le plaisir, et laissez-nous travailler.
  • Il est temps de retourner en cours, par L. Barthe
Après tous ces blocus, ces manifestations et l'adoption de ce texte de loi, il est clairement inutile de continuer les manifestations. Il est maintenant temps de retourner en cours pour continuer notre apprentissage. Je pense toutefois que ces manifestations étaient importantes pour prouver à l'Etat que son peuple ne lui permet pas de faire ce qu'il veut. Ces manifestations ont pour certains été l'occasion de vacances anticipées avant la Toussaint (il ne faut pas se mentir), même si pour la plupart ce mouvement était réellement un mouvement de manifestation contre la réforme. Il n'y aurait actuellement aucun intérêt à poursuivre ces manifestations car toutes les grèves se terminent ( SNCF, raffineries, etc.).
  • La plupart des lycéens qui bloquent ne savent pas pourquoi, par Morgan
Je suis en terminale au lycée de Sèvres, en banlieue parisienne. Le comportement d'une grande partie des élèves de mon lycée me scandalise, je n'ai ressenti aucune conviction dans les blocus que j'ai pu voir lors de la semaine du 18 au 22 octobre.
En effet la plupart des élèves qui se permettent de ne pas aller en cours, et de gêner ceux qui souhaitent préparer leur bac, n'ont aucune réelle idée de ce qu'implique la réforme des retraites, aucun de ceux à qui j'ai pu poser la question n'en ont lu les textes. Ils ressentent une excitation du fait de ne pas aller en cours et de rester devant le lycée à rigoler avec les copains en déplaçant chaises, bancs, poubelles et autres détritus devant les portails. Quel plaisir d'avoir une excuse parfaite pour ne pas assister aux cours... Dès que l'heure du repas arrive, il n'y a plus personne.
  • Dans les facs, les AG sont presque vides, par Jean-Marc
Je suis étudiant en fac de droit à Marseille, et j'ai suivi de très près les diverses assemblées générales dans les facs de lettres et de sciences de ma ville. Le constat concernant les AG est le même que dans la rue : il se traduit par l'absence de suivi de la part des étudiants. En effet, les AG, quand elles ne sont pas annulées pour manque de participants, sont presque vides : on y dépasse rarement la centaine d'étudiants. On est donc loin de la mobilisation pour la loi LRU ou CPE, sachant que les différentes facs comptent plusieurs milliers d'étudiants.
Il faut dire que la plupart des étudiants se sentent en priorité concernés par leurs études et par le fait de décrocher un diplôme plutôt que de penser à une lointaine retraite qui aura certainement été modifiée d'ici là.
  • Le (petit) soufflé retombe, par Bruno
La mobilisation, déjà, vient de prendre fin à l'université de Nanterre. Pourquoi ce bide ? Tout d'abord, les syndicats (UNEF) et associations étudiantes, qui ne représentent chez nous pas grand monde (moins de 10 % de participation aux élections l'an dernier), n'ont pas pu ou pas su lancer la dynamique.
Les très démocratiques assemblées générales par ailleurs, loin de passionner les étudiants, n'ont fait que rassembler les tenants d'une solution radicale (blocage de la fac), trop peu nombreux pour mettre en œuvre durablement leurs plans, assez toutefois pour débiter hargneusement leur immuable discours idéologique.
Mais surtout, au-delà de la faiblesse des syndicats à créer un mouvement, les étudiants, tout comme les lycéens, n'ont que peu à faire dans leur ensemble d'une réforme qui ne les concernera pas directement avant des dizaines d'années et dont ils ne saisissent pas, loin s'en faut, tous les tenants et les aboutissants.
Ce n'est pas sans raison qu'ils n'ont pas réussi à réunir plus de 2 000 jeunes à Paris la semaine passée.
Les étudiants et lycéens, eux, ne tirent aucun crédit direct d'une contestation dans laquelle ils s'impliquent peu, contrairement aux syndicats et partis politiques qui doivent rappeler à leur adhérents qu'à défaut d'être utiles, ils existent.
  • Laisser le débat aux personnes directement concernées, par Samuel
Je suis étudiant en école de commerce, et depuis le début du mouvement, je suis plutôt altéré de la tournure des récents évènements. Dans mon école, le mouvement n'est pas du tout suivi, nous en sommes au contraire les premières victimes en raison des perturbations dans les transport en commun.
Je pense que même si le fonctionnement des retraites nous concerne puisque nous en bénéficierons un jour, nous devrions plutôt nous préoccuper de nos études et de notre future carrière au lieu de penser à ce qui se passera après, dans plus de quarante-cinq ans. C'est pour cela que je conseille aux étudiants de se soucier de la poursuite de leurs études ou bien de la manière dont il vont débuter leur vie professionnelle, et de laisser le débat sur les retraites aux personnes directement concernées. D'autant plus que le texte en question a été définitivement adopté, le débat est donc en quelque sorte "clos", il a déjà eu lieu.

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