TOUT EST DIT

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mardi 3 novembre 2009

Tous végétariens pour sauver la planète !

Manger de la viande est mauvais pour la planète, voilà ce que constate un éminent spécialiste du réchauffement climatique. L'élevage et ses animaux pollueraient trop. La solution est donc tout trouvée : devenir végétarien !
Le très sérieux Lord Nicholas Stern a avancé, dans le non moins sérieux quotidien britannique Times, une théorie qui peut paraître de premier abord saugrenue : limiter la consommation de viande pour sauver la planète. L'ancien économiste en chef de la Banque mondiale dénonce les conséquences désastreuses de l'élevage d'animaux à viande sur l'environnement fragile de la terre.

L'élevage mis en cause
"La viande entraîne un gaspillage d'eau et crée beaucoup de gaz à effets de serre. Elle exerce une pression considérable sur les ressources de la planète", explique Lord Stern. La production de viande serait en effet responsable, selon l'ONU, de 18% des émissions de carbone. A cela, il faut ajouter les grandes quantités d'eau utilisées et celles de méthanes dégagées par les animaux (vaches et cochons). Les flatulences des bovins et porcins ont en effet deux à trois fois plus d'impact sur l'effet de serre et donc le réchauffement climatique que les émissions de carbone.

Une histoire de pets
Certains pays, comme l'Irlande et le Danemark, envisagent de taxer les pets de vache pour financer la recherche sur les énergies renouvelables. Le phénomène inquiète aussi les scientifiques qui pointent du doigt l'émergence des classes moyennes indiennes et chinoises, qui augmente fortement la demande en viande. Et vu que nos amis les bêtes ne sont apparemment pas en odeur de sainteté, la Commission européenne a également mis son nez dans cette affaire. Elle propose que la nourriture utilisée dans les élevages soit modifiée afin de faciliter le transit des animaux.

Le végétarisme en force
Au delà de toutes ces histoires d'aérophagie, Lord Stern souligne qu'"un régime végétarien est bien meilleur" aussi bien pour son corps que pour la planète. Il semble en effet que le végétarisme autrefois l'apanage des marginaux écolo, se démocratise. Le monde de la cuisine végétarienne s'invite même à la table des mangeurs de viande, friands de ces nouvelles saveurs. Les stars hollywoodiennes, comme Brad Pitt, se font les porte-paroles de ce régime, symbole aujourd'hui d'un esprit sain dans un corps sain. L'association néerlandaise de lutte contre l'élevage industriel, Wakker Dier, fait d'ailleurs un véritable pied de nez à ceux qui ont encore l'image d'un végétarien maigre et pâlot, en organisant le concours du végétarien le plus sexy. La viande n'étant vraiment plus "in", il faudra bientôt penser à remplacer votre entrecôte par des légumes vapeurs. Lord Stern prévoit qu'au même titre que la cigarette, manger de la viande sera perçu par la société de demain comme une habitude malsaine et honteuse. A quand des zones carnivores dans les restaurants ?
Damien Bouhours


Lord Stern : devenir végétarien pour lutter contre le réchauffement climatique

L'une des plus influentes autorités sur le réchauffement climatique dénonce les effets de l'élevage animal. Il estime également que le monde a " désespérément besoin " de la participation de Barack Obama au sommet de Copenhague.

Manger de la viande va-t-il devenir socialement inacceptable ? Nicholas Stern, l'auteur, en 2006, d'un des plus influents rapports sur le changement climatique et autorité sur ces questions, n'est pas loin de le penser. Un peu comme vis-à-vis des automobilistes en état d'ivresse, notre tolérance vis-à-vis de ceux qui ne s'orientent pas vers un régime végétarien va diminuer au cours des prochaines années, compte tenu des conséquences pour la planète de l'élevage d'animaux, explique ce Lord britannique dans une interview au " Times " de Londres.

" La viande entraîne un gaspi d'eau et crée beaucoup de gaz à effets de serre. Elle exerce une pression considérable sur les ressources de la planète. Un régime végétarien est bien meilleur, " explique Lord Stern.

Le méthane, en grande quantité dans les flatulences des vaches et des cochons, aurait un impact sur l'effet de serre 23 fois plus puissant que le carbone. Selon les Nations Unies, la production de viande serait également responsable de 18 % des émissions de carbones si l'on inclut les gaz émis par toute la chaîne des fermes d'élevages à la production de nourriture pour les animaux, écrit le " Times ".

Les éleveurs britanniques ont accueilli froidement les propos de Lord Stern. Un membre du Syndicat national des paysans (NFU) a estimé que " devenir végétarien n'était pas la solution dont le monde a besoin. " Les paysans veulent des " politiques basées sur des preuves ", a-t-il ajouté. Hier, les sceptiques face au rôle de l'homme dans le réchauffement climatique n'ont pas tardé à voir dans les propos de Stern la preuve de l'" hystérie " des leaders du mouvement mettant en garde contre l'effet de serre.

Cependant pour Lord Turner, qui ne se définit pas comme strictement végétarien, un accord au sommet de Copenhague du 7 au 13 décembre prochain s'accompagnerait d'une forte augmentation des coûts de production de la viande et des autres denrées générant des gaz à effets de serre. L'émergence des classes moyennes indiennes et chinoises accroît fortement la demande de viande sur la terre.

Ancien économiste en chef de la Banque Mondiale et professeur à la London School of Economics, Lord Turner estime par ailleurs que le monde a " désespérément besoin " de la participation de Barack Obama à Copenhague. " Son leadership pourrait faire une différence énorme " sur ces questions, selon lui. Pour l'instant, la présence de Barack Obama n'est pas assurée car les chances d'un accord substantiel à Copenhague sont jugées faibles. Les opinions publiques n'ont pas encore compris l'urgence du problème du réchauffement climatique, déplore Lord Stern.
NICOLAS MADELAINE, Les Echos

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