TOUT EST DIT

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mardi 3 novembre 2009

Fillon attaque Yade et Guaino devant les députés UMP

Le premier ministre n'accepte pas que sa secrétaire d'Etat et le conseiller spécial du président se désolidarisent des choix de l'exécutif. «Il faudra en tirer les conséquences le moment venu», prévient-il fermement.

Rama Yade plus que jamais sur un siège éjectable. Les oreilles de la secrétaire d'Etat aux Sports ont dû siffler mardi midi lorsque François Fillon a pris la parole, lors de la réunion hebdomadaire du groupe UMP à l'Assemblée. Tout en se disant «inénervable», le chef du gouvernement a regretté que tout le monde ne se soit pas rangé à l'arbitrage rendu par Nicolas Sarkozy et lui-même sur la suppression du «droit à l'image collective», dispositif d'exonérations de charges sociales pour le sport professionnel.

Il visait notamment Rama Yade, qui s'est exprimée, après les arbitrages, contre la suppression du dispositif, le jugeant «extrêmement dangereux». Un avis inverse de celui de sa ministre de tutelle, Roselyne Bachelot. «J'ai naturellement fait savoir à la secrétaire d'Etat ce que je pensais de la méthode qui consiste à se désolidariser de son ministre. Il faudra en tirer les conséquences le moment venu», a lancé, menaçant, François Fillon.

Dimanche, Nadine Morano avait déjà taclé les deux pieds joints les prises de position singulières et répétées de sa collègue des Sports. «Quand on n'est pas d'accord avec la politique menée par le gouvernement, c'est simple : ou on ferme sa gueule, ou on démissionne, vous connaissez l'adage», avait-elle déclaré. «Lorsqu'on n'est pas d'accord, on fait un choix, soit on se tait, soit on s'en va».

Guaino «ne fait pas partie du pouvoir exécutif !»

Lors de cette même réunion, François Fillon s'en est également pris - et c'est beaucoup plus surprenant - au conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino. Selon plusieurs participants, l'attaque du premier ministre est intervenue en réponse à des déclarations du vice-président du groupe, Jean Leonetti.

Ce dernier s'est justifié, selon les témoins, d'avoir cosigné avec 62 autres députés de la majorité une tribune en faveur d'un grand emprunt supérieur à 50 milliards d'euros, assurant que cette initiative avait été lancée en liaison avec «des membres de l'exécutif». Dans les couloirs, plusieurs députés UMP signataires ne cachent pas en effet avoir reçu l'aval d'Henri Guaino. «Le pouvoir exécutif était totalement en dehors de cette démarche. Les conseillers du président ne font pas partie du pouvoir exécutif !», a asséné le premier ministre, très applaudi par les députés UMP.

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