TOUT EST DIT

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mardi 3 novembre 2009

Pas assez de troupes pour vaincre les taliban?

Dans un rapport révélé ce lundi, le plus haut gradé américain en Afghanistan affirme que l'armée manque de moyens supplémentaires. Le général McChrystal conclut que cette faiblesse met en péril le succès de leur mission contre les taliban.
Le commandant des forces internationales en Afghanistan, le général américain Stanley McChrystal, a prévenu que sans augmentation des moyens militaires dans ce pays, la coalition risquait d'y subir "un échec".
Dans un document confidentiel révélé ce lundi, il écrit: "Echouer à reprendre l'initiative et à mettre un terme à l'actuelle offensive des insurgés à court terme (dans les douze prochains mois) -en attendant que les capacités de sécurité afghanes murissent- risque de nous amener à une situation où il ne serait plus possible de vaincre les insurgés".

Publié par le Washington Post, le rapport -une évaluation stratégique du conflit afghan- a été présenté au secrétaire américain à la Défense Robert Gates le 30 août. Il est actuellement entre les mains de la Maison-Blanche.

Dans ce document de 66 pages, également consulté par le New York Times, le général américain note que la mission afghane a "manqué de ressources dès le départ" et "continue d'en manquer".

Faute de moyens supplémentaires, la coalition risque "un conflit plus long, plus de victimes, des coûts plus élevés et, au final, une érosion cruciale de soutien politique. Chacun de ces risques (...), peut entraîner un échec probable de la mission", écrit le général McChrystal.

Le général est le plus haut gradé américain en Afghanistan où il dirige la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan et les troupes américaines.

"Eloignés des gens"

Le militaire dénonce aussi "la faiblesse des institutions afghanes", "une corruption rampante et des abus de pouvoir de responsables divers", ainsi "que nos propres erreurs (...) qui ont donné très peu de raisons aux Afghans de soutenir leur gouvernement".

Les forces internationales, dit-il, "ont agi d'une manière qui nous a éloignés -physiquement et psychologiquement- des gens que nous cherchons à protéger".
Un avis français
"Sur le moyen terme, il n'y a pas de victoire militaire à attendre" en Kapisa, constate pour sa part le colonel Francis Chanson, commandant des 740 soldats français déployés dans cette province afghane instable, à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Kaboul. "Il n'est pas envisageable que la population de Kapisa bascule à court terme dans le camp de la coalition" internationale, poursuit-il dans un "retour d'expérience". L'expérience de terrain de l'officier français rejoint la stratégie révisée du général Stanley McChrystal, qui privilégie désormais la sécurisation des populations sur la traque des insurgés. "Il nous faut renoncer d'emblée à contrôler militairement toute la zone d'action", écrivait-il à une semaine de l'élection présidentielle afghane, constatant que "les gains territoriaux sont invariablement remis en jeu la saison suivante"."La Kapisa compte aujourd'hui beaucoup plus d'insurgés qu'il y a cinq ans" et si "beaucoup ont été mis hors de combat", le "réservoir est inépuisable".

"Les insurgés ne peuvent pas nous battre militairement (...) mais nous pouvons nous battre nous-mêmes", ajoute-t-il.

Le président américain Barack Obama est appelé à dire s'il dépêche encore davantage de troupes en Afghanistan, en plus des 21000 qu'il a annoncés en début d'année et qui porteront à 68000 les effectifs américains.

Il a cependant déclaré dimanche sur CNN que sa décision sur les renforts ne sera pas "dictée par la politique du moment" et promis de se montrer "sceptique" à l'égard des requêtes des généraux.

Les talibans, chassés du pouvoir fin 2001 par les forces internationales emmenées par les Etats-Unis, ont considérablement intensifié et étendu géographiquement leur insurrection depuis deux ans.

Selon le général McChyrstal, les insurgés recrutent massivement dans les prisons.

Les prisons sont devenues "des sanctuaires et une base pour la conduite d'opérations meurtrières" contre le gouvernement afghan et les forces internationales, écrit-il en soulignant que les insurgés islamistes "représentent plus de 2500 des 14 500 détenus dans un système pénitentaire afghan surpeuplé".

Après huit années de présence, les forces internationales peinent de plus en plus à endiguer l'insurrection des talibans, tandis que les opinions publiques occidentales s'inquiètent de l'engagement de leurs troupes. Leurs pertes atteignent en outre des records depuis plusieurs mois.

Quelque 62 000 Américains se battent en Afghanistan aux côtés de 38 000 soldats de pays alliés.

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