TOUT EST DIT

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mardi 3 novembre 2009

Chirac règle ses comptes

Dans son autobiographie qui paraît jeudi, l’ancien président distille quelques critiques acerbes. Mais reste elliptique sur certains sujets.
"Sur Valéry Giscard d’Estaing
"La communication a toujours été difficile entre Giscard et moi, avant de devenir quasi impossible à la fin de son septennat, tant j’ai du mal à comprendre ses réactions, ses façons d’être et sa psychologie. Un jour, Giscard assurera avoir jeté la rancune à la rivière (après son échec à la présidentielle de 1981, ndlr). Mais ce jour-là, la rivière devait être à sec, tant cette rancune est demeurée tenace et comme inépuisable. En démocratie, la défaite d’un homme est rarement une perte irréparable."

Sur Nicolas Sarkozy et son soutien à Edouard Balladur en 1995 :
"Cette première défection ne me laisse pas indifférent. Nicolas Sarkozy est à mes yeux bien plus qu’un simple collaborateur. Je l’avais remarqué à l’occasion d’un de nos meetings. Je lui demandai de venir travailler à mes côtés, ce qu’il fit aussitôt, prenant part efficacement à toutes mes campagnes, avec cette volonté, qui ne l’a pas quitté, de se rendre indispensable, d’être toujours là, nerveux, empressé, avide d’agir et se distinguant par un sens indéniable de la communication."

Sur François Mitterrand :
"Nos valeurs communes sont celles de deux provinciaux attachés aux traditions terriennes, comme aux idéaux de la République. Et si, pour le reste, nos convictions semblent à l’opposé, probablement l’un est-il moins à gauche qu’il ne le fait croire et l’autre moins à droite qu’il ne le laisse paraître. ‘Salut l’artiste’, m’est-il arrivé de penser en assistant à quelques-unes de ses prestations."

Sur Bernadette Chirac :
"Bernadette a son franc-parler et ses opinions peuvent être tranchantes, parfois trop à mon goût, surtout quand elles me concernent. Mais ses avis, ses conseils, ses critiques m’ont souvent éclairé. Son intuition, sa capacité d’écoute et sons sens politique lui valent souvent d’avoir raison avant tout le monde."

Pas un mot, en revanche, sur les affaires le concernant et qui devraient lui valoir un renvoi devant les tribunaux dans les prochains mois. Il pourrait comparaître pour "abus de confiance et détournement de fonds publics" dans l’affaire des emplois fictifs à la mairie de Paris.



"Chaque pas doit être un but", par Jacques Chirac
Nil Editions
500 pages, 21 €.

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