"Chaque pas doit être un but", un précepte de vie, et le titre du premier tome des Mémoires de l'ancien président de la République Jacques Chirac. Nul doute que la publication de ce livre a un objectif bien précis, quelques jours seulement après le renvoi de l'ancien maire de Paris devant le tribunal correctionnel de Paris pour "abus de confiance" et "détournement de fonds publics".
Peu de choses sont révélées sur ce qu'il pense de son successeur, Nicolas Sarkozy. Néanmoins, c'est lui qui l'a lâché en 1994 en se mettant au service d'Edouard Balladur, premier ministre et candidat à l'élection présidentielle de 1995. "Cette première défection ne me laisse pas indifférent", note-t-il pour le moins pudiquement. C'est également Nicolas Sarkozy, alors ministre du budget, qui, selon le juge Halphen, a donné à la justice des éléments permettant l'ouverture d'une enquête sur les affaires qui touchaient la Mairie de Paris. Le premier tome s'arrête en 1995, lorsqu'il devient président de la République. La suite peut être plus croustillante…
Jacques Chirac est plus prolixe au sujet des présidents dont il a été ministre ou premier ministre. Il avoue que le successeur du général de Gaulle a été pour lui "plus qu'un père spirituel, Georges Pompidou a représenté pour moi un modèle".
En ce qui concerne Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac remet ses gants de boxe et rappelle les anecdotes qui ont creusé un fossé d'aigreur et d'incompréhension avec l'ancien président démocrate. "J'ai très vite compris que dans son échelle des valeurs, il y avait lui tout en haut, puis plus rien, et enfin moi, très en dessous." Une rancœur qui porta probablement François Mitterrand au pouvoir en 1981.
La trahison d'Edouard Balladur ne lui inspire que du mépris. "J'avais confiance en Edouard Balladur", rappelle-t-il, soulignant l'accord politique qui unissait les deux hommes. "Je n'aurai jamais d'explication d'homme à homme avec Edouard Balladur", assène l'ancien président. "Je ne l'ai jamais d'ailleurs cherchée." Fermez le ban.
L'admiration transpire de ses phrases lorsque Jacques Chirac évoque le président socialiste de la Ve République. "Je n'ignore pas la complexité du personnage, ni les zones d'ombre qui jalonnent son parcours, mais l'homme que je découvre au fil de nos entretiens m'apparaît d'une finesse de jugement et d'une tactique que j'ai rarement rencontrées dans le monde politique. Son amour de la France est indiscutable." " 'Salut l'artiste', m'est-il arrivé de penser en assistant à quelques-unes de ses prestations."
Jacques Chirac est également capable de jolis numéros de jongleur et d'équilibriste. Le tome 2 est attendu pour 2011.
Eric Nunès
mardi 3 novembre 2009
Les Mémoires partiels de Jacques Chirac
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1 commentaires:
Oui des mémoires partielles !...
Les mémoires de Jacques Chirac sont bien sûr sélectives et ne nous révèlent pas le nom du commanditaire de l’assassinat de Robert Boulin :
http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/
Simple oubli ?...
Jean-Charles Duboc
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