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mardi 3 novembre 2009

Poutine reconnaît que la chute du Mur de Berlin était inévitable

MOSCOU (Reuters) - Le Premier ministre russe Vladimir Poutine reconnaît dans un entretien à la chaîne de télévision NTV que le Mur de Berlin représentait une construction artificielle et que sa chute a été "un événement normal et naturel".

Dans cette interview qui doit être diffusée en intégralité dimanche soir, Poutine s'exprime publiquement pour la première fois sur cet événement qu'il a vécu de près puisqu'il était officier du KGB en poste à Dresde au moment des faits.

"Ce qui devait arriver est arrivé. Je crois que la partition de l'Allemagne n'avait absolument aucun avenir", affirme Poutine dans un extrait de l'interview diffusé par avance par NTV.

Vladimir Kondratiev, le journaliste qui a réalisé l'entretien, travaillait à l'époque pour la télévision soviétique à Bonn.

Selon lui, "ni Poutine, ni Kohl, ni Gorbatchev - personne ne pouvait savoir que le Mur allait tomber à ce moment-là".

"Le Premier ministre Poutine ne se souvient pas dans le détail de la manière dont il a passé cette journée, d'autant moins que cela se déroulait la nuit, il était tard. De nombreuses personnes en Union soviétique, y compris Gorbatchev, ont découvert cela le lendemain matin", affirme Kondratiev.

"Honnêtement, je peux dire que Poutine répond à cette question avec beaucoup de modestie," a ajouté le journaliste. "Il ne cherche pas à mettre son rôle en avant."

AFFECTION PARTICULIÈRE

La chaîne publique Russia Today rapporte les propos de Volker Getz, un témoin présent lors des émeutes de Dresde en décembre 1989 et interrogé quelques années plus tard.

Getz raconte comment un "officier aux cheveux clairs armé d'un pistolet" a menacé de tirer sur la foule qui se trouvait devant le bâtiment du KGB dans la ville. "On a appris plus tard que cet officier du KGB est devenu votre président", affirme Getz, selon le site internet de Russia Today.

Kondratiev a dit avoir des doutes sur ce récit, affirmant que Poutine n'a jamais fait mention d'un pistolet au cours de l'entretien accordé à NTV.

Le Premier ministre explique qu'il est simplement sorti devant le bâtiment pour parler aux manifestants et leur préciser qu'il s'agissait de locaux appartenant à l'armée soviétique.

Cette version des faits concorde avec celle que Poutine avait déjà fournie dans un ouvrage d'entretiens intitulé "Première personne" et paru en 1999 lorsqu'il est devenu président par intérim.

Loin de se présenter comme un héros courageux, déterminé à sauver le QG du KGB à Dresde, Poutine cherche à apparaître comme proche des Allemands de l'Est. De son passage à Dresde, il semble avoir conservé une affection particulière pour ce pays.

Admettre que la chute du Mur était "inévitable" paraît pourtant en contradiction avec la conviction de Poutine selon laquelle la disparition de l'Union soviétique constitue la plus grande tragédie du XXe siècle.

"Qu'est-ce que vous espériez ? Que Poutine dise que la chute de l'Union soviétique a été une chance formidable ?" s'est interrogé Kondratiev.

Michael Stott, version française Pierre Sérisier

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