Nicolas Sarkozy a réclamé mardi une mission de réflexion sur la rémunération des sportifs de haut niveau, afin de mettre un terme à la polémique dans les rangs de la majorité, après le vote d'un amendement controversé à l'Assemblée nationale.
Cet amendement, voté la semaine dernière avec l'aval du gouvernement malgré l'opposition de la secrétaire d'Etat aux Sports Rama Yade, prévoit la suppression au 31 décembre du Droit à l'image collective (DIC), un dispositif d'exonérations de charges sociales en faveur des clubs.
Le vote sera bien confirmé au Sénat avec pour seule modification un report de six mois, a de son côté affirmé mardi François Fillon lors d'une réunion avec les députés UMP durant laquelle le Premier ministre a tancé Mme Yade pour son manque de solidarité gouvernementale.
Nicolas Sarkozy a "confirmé le principe de l'amendement" mais a demandé la "création d'une mission de réflexion afin de trouver une solution", a indiqué à l'AFP le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre.
"Le président a été à l'écoute de nos remarques sur le fait qu'on ne pouvait pas en plein milieu de saison déstabiliser les clubs. L'idée a donc été de repousser la suppression de la DIC à la fin de la saison", a-t-il ajouté.
"Il pense qu'on ne peut pas se satisfaire que la plupart de nos champions vivent hors de France et que nos clubs ne puissent s'offrir de grands joueurs", a encore indiqué M. Lefebvre, précisant que des discussions seraient engagées dans le cadre de la mission avec "tous les responsables du monde sportif".
L'amendement, voté à l'Assemblée dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2010, avait été fortement contesté par le patron de l'UMP, Xavier Bertrand, inquiet de voir les meilleurs joueurs s'exiler à l'étranger, ce qui avait fait bondir le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé.
M. Copé n'avait pas admis que son grand rival au sein du parti, réclame un réexamen du texte au Sénat, lui reprochant de "prendre les députés en otage".
M. Bertrand lui a répondu mardi qu'il ne fallait pas "faire un drame". "Ce ne sera quand même pas la première fois que le Sénat, sans casser la décision des députés, la modifie", a-t-il observé, notant que "Jean-François Copé lui-même a eu, à certaines époques, des positions différentes de celles du Sénat".
Le dispositif du DIC, voté en 2004 et censé initialement durer jusqu'en 2012, permet aux clubs de sport professionnel d'économiser 30% des charges sur les salaires de leurs joueurs au titre de l'exploitation collective de leur image. Selon le député UMP Yves Bur, le manque à gagner annuel, jusqu'ici compensé par l'Etat, est de l'ordre de 30 millions d'euros.
Sur ce thème, l'opposition n'a pas davantage été à l'unisson que la majorité.
Le porte-parole du PS Benoît Hamon avait dénoncé lundi "la docilité" de Xavier Bertrand devant "les oukases" de "quelques présidents de clubs professionnels".
Mais Jean-Luc Benhamias (MoDem) n'a pas paru opposé mardi au maintien des avantages fiscaux pour certains sportifs, même si leur suppression "dans un contexte de crise n'est pas illogique".
"Si un grand nombre de sportifs professionnels surfent sur des millions, une grande majorité d'entre eux, des kayakistes aux coureurs de biathlon, restent en marge du +star system+", a fait valoir dans un communiqué le député européen.
mardi 3 novembre 2009
Débat sur les sportifs de haut niveau: Sarkozy siffle la fin de la polémique
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