TOUT EST DIT

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mercredi 2 mars 2011

Que valent les sondages à un an de la présidentielle?

Quelle importance faut-il accorder aux sondages politiques, publiés en nombre à plus d'un an de l'élection présidentielle? "Ce sont des intentions de vote", explique au JDD.fr le directeur du département opinion de l'Ifop, Frédéric Dabi, insistant sur le fait qu'ils ne sont en rien "prédictifs". Reste que, au vu des précédents, la situation de Nicolas Sarkozy reste délicate. 

La phrase est tranchée. Mais en disant cela, François Baroin a sûrement souhaité montrer que les sondages n'étaient pas une science exacte. En effet, ces enquêtes politiques n'ont pas pour but de prédire les résultats d'une élection quelle qu'elle soit. "Ce sont des intentions de vote, c'est-à-dire un rapport de force électoral à un moment donné", explique le directeur du département opinion de l'Ifop, Frédéric Dabi, joint par leJDD.fr. Toutefois, le sondeur relativise, précisant que, pour autant, les sondages "ne veulent pas rien dire", puisqu'ils "donnent une sorte d'information aux Français".
Une information qui n'est effectivement en rien "prédictive". Et ce, pour plusieurs raisons. A quatorze mois de la présidentielle, l'offre électorale n'est pas encore connue dans sa globalité: beaucoup de candidats ne se sont pas encore déclarés et peu de partis ont déjà choisi les personnalités qui les représenteront en 2012. D'autre part, il est encore trop tôt pour mesurer des dynamiques concrètes. "Pour cela, il faut attendre les dernières semaines avant l'élection. Actuellement, les Français s'intéressent à 2012, mais ne sont pas dans un contexte présidentiel", insiste Frédéric Dabi.

Sarkozy devancé par DSK dès le premier tour dans les sondages

Mais si François Baroin a voulu rassurer sur les chances du - probable - candidat Sarkozy à effectuer un second mandat à l'Elysée, reste que la situation est quand même quelque peu inédite. "On n'a jamais vu un président sortant être devancé (dans les sondages) au premier tour" à un an de la présidentielle, affirme le sondeur, en référence aux récentes enquêtes qui donnent Dominique Strauss-Kahn devant Nicolas Sarkozy dès le premier tour du scrutin. Dans un sondage CSA pour BFM TV/RMC/20 minutes, publié le 24 février, 28% des sondés déclarent qu'ils voteraient pour le patron du FMI si le premier tour avait lieu aujourd'hui, contre 23% pour Nicolas Sarkozy et 18% pour Marine Le Pen. Et nombreuses sont les études qui vont dans ce sens. Une première donc dans l'histoire de la Ve République. Pourtant perdant au final en 1981, même Valéry Giscard d'Estaing était largement donné vainqueur au premier tour dans les sondages à un an de la présidentielle. "Il y avait encore, à l'époque, une incertitude sur le candidat socialiste, entre Mitterrand et Rocard", tient à préciser le sondeur.
"Il y a des élections où, un an avant, je ne dirais pas que la messe était dite, mais il y a quand même une tendance nette qui se dessine", assure Frédéric Dabi. En citant l'exemple de la réélection de François Mitterrand en 1988: "Il n'y avait pas un sondage qui donnait Mitterrand perdant." Quelques années plus tard, en 2002, alors que tout le monde se prononçait pour un duel Chirac/Jospin, le Front national est arrivé au deuxième tour. "Il faut être extrêmement prudent, il peut se passer beaucoup de choses" en douze mois, précise donc le directeur du département opinion de l'Ifop.

Une cote de popularité très basse

Tout en restant prudent, plusieurs facteurs montrent quand même la situation délicate dans laquelle se trouve Nicolas Sarkozy. Si l’on reprend la cote des prédécesseurs de l'actuel chef de l'Etat qui ont brigué un second mandat, on s’aperçoit qu'à 500 jours de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy occupe le bas du classement. En effet, en novembre 2010, seuls 32% des sondés se disaient "satisfaits" de son action, contre 47% pour Valéry Giscard d'Estaing, 56% pour Jacques Chirac et 61% pour François Mitterrand, le président le plus populaire. "La cote de popularité de Nicolas Sarkozy (mesurée dans le baromètre Ifop pour le JDD, ndlr) est très proche de son socle électoral" de 2007, précise Frédéric Dabi. Le sondeur met en avant d'autres différences notables: "Depuis les régionales de 2010, il est minoritaire en satisfaction chez les personnes âgées, qui sont pourtant son cœur de cible électoral; et depuis le remaniement de novembre dernier, il recule régulièrement chez les sympathisants UMP".
Alors, s'il est vrai que les sondages ne veulent pas tout dire, le combat risque d'être rude pour Nicolas Sarkozy d'ici 2012, car "jamais un président n'a été si bas à un an de la présidentielle".

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