« Ridicule ! »
Devant l'état-major de l'UMP réuni lundi à l'Elysée, Sarkozy n'a pas eu un mot sur le remaniement et le départ du gouvernement de Michèle Alliot-Marie et Brice Hortefeux. « C'était assez bizarre. Nous n'avons parlé que de fiscalité et de laïcité », témoigne un participant. Pourtant, il n'y a pas l'ombre d'un doute chez Sarkozy, assure son amie Isabelle Balkany : « Le Président est en pleine forme, serein et combatif. » Les sondages ? « On a connu bien des gens qui brillaient au firmament des sondages, mais dès que la campagne est lancée... »Toute la majorité n'a pas pour autant la foi sarkozyste chevillée au corps. Certains, du coup, s'interrogent à voix basse. Le président sortant, candidat « naturel » de la droite, étant à la peine, un François Fillon ou un Alain Juppé, plus populaires, devraient-ils reprendre le drapeau ? « Ridicule, s'agace-t-on à l'Elysée. Les députés savent très bien qu'il n'y a qu'un seul candidat qui peut les faire gagner : Sarkozy. » La preuve ? Le sondage CSA pour BFMTV/RMC/20 Minutes publié jeudi dernier montre que, même en piteuse forme, Sarkozy est le seul à devancer Marine Le Pen au premier tour, contrairement à... Fillon. « Fillon meilleur candidat ? Il n'arrive même pas au second tour ! » ironise le député de Belfort Damien Meslot.
Surtout, à plus d'un an de la présidentielle, il est bien trop tôt pour s'inquiéter, insiste-t-on dans le camp sarkozyste. L'histoire l'a montré, le favori dans les sondages quatorze mois avant le scrutin est rarement le vainqueur à l'arrivée. Jacques Chirac en particulier a été systématiquement donné battu, en 1994 comme en 2001, pour finalement l'emporter. « Les Français se décident de plus en plus tard, souligne le député UMP de l'Oise, Edouard Courtial. Des études ont montré que 50 % le font dans la semaine qui précède l'élection, et 25 % le jour même du vote ! » Il en est convaincu : la donne changera dès que l'adversaire socialiste sera connu. « Pour l'instant, Sarkozy prend tous les coups, mais le jour où il y aura un candidat PS, ça dispersera le tir. » Et puis, « dire que c'est plus difficile aujourd'hui avec Sarkozy, c'est avoir la mémoire courte, renchérit Meslot. En 2004, avec Chirac et Raffarin, on se faisait beaucoup plus engueuler ! »
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