TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 7 décembre 2010

Une mère, une fille

Les dispositions de l’accord mettant fin au conflit entre Liliane Bettencourt et sa fille Françoise Bettencourt-Meyers resteront- elles « personnelles et confidentielles », comme l’affirme leur communiqué commun publié hier ? Ce secret sera très relatif. Dans les heures qui ont suivi, plusieurs informations ont été rendues publiques par les avocats des deux parties : la mise à l’écart du photographe François-Marie Banier et du gestionnaire de fortune Patrice de Maistre, la nomination du gendre et des petit-fils de Liliane Bettencourt dans la société gérant le patrimoine familial. Mais on retiendra surtout la dernière phrase du communiqué : « Mme Liliane Bettencourt et sa fille n’entendent pas faire d’autres commentaires et souhaitent désormais vivre en toute sérénité. »

Ouf, a-t-on envie de dire. Il était temps que cette affaire quitte le devant de la scène médiatique. On pouvait bien sûr en retenir la dimension romanesque : une entreprise mythique (L’Oréal), une immense fortune familiale, un dandy séducteur, un maître d’hôtel qui enregistre les conversations, une île aux Seychelles, des comptes secrets au Liechtenstein, des financements politiques occultes… Mais deux dimensions du dossier étaient largement négligées. D’une part, la douloureuse incompréhension entre une vieille dame et sa fille. D’autre part, la déstabilisation d’une grande entreprise et de ses salariés qui n’étaient pour rien dans cet imbroglio. C’est à cela que peut mettre fin l’accord annoncé hier.

Peut-on néanmoins retenir quelque chose d’utile de cet énorme déballage ? La réussite de L’Oréal, entreprise remarquablement gérée, rapporte beaucoup d’argent à ses actionnaires, tellement d’argent que la folie les guette, tout comme ceux qui gravitent autour d’eux. Il faut alors beaucoup de vertu pour agir avec dignité, avec décence, pour repousser la tentation de dilapider, de dissimuler, de corrompre. Mais c’est possible : l’amour entre une mère et sa fille le vaut bien.

0 commentaires: