Laurent Gerra n’est pas du genre à faire dans la langue de bois, que ce soit sur scène ou dans la vie. Après avoir flingué la télévision, il a choisi de « flinguer la musique ».
France-Soir. La nouvelle génération de chanteurs n’est vraiment pas votre tasse de thé ?
Laurent Gerra. Elle ne me surprend pas. J’ai la vive impression que tout a déjà été fait en mieux. Je trouve que Vincent Delerm et Bénabar n’ont pas d’univers. Quant à Grand Corps Malade, c’est un faux poète. Force est de constater que de plus en plus de chanteurs suppriment leur nom de famille : Camille, Zaz, Juliette, la Grande Sophie… A croire qu’ils ont peur de faire honte à leurs parents.
F.-S. En grand nostalgique que vous êtes, qui écoutez-vous en ce moment ?
L. G. Eddy Mitchell, Lavilliers, Guy Béart, Marc Lavoine, des crooners comme Sinatra, du jazz et de la musique classique.
F.-S. Si vous aviez l’occasion de remonter dans le temps, à quelle époque aimeriez-vous vivre ?
L. G. A celle de mes parents. Ils sont nés juste après la guerre. C’était la libération des mœurs. Mais n’allez pas croire que je ne suis pas bien dans mon époque.
F.-S. Les hommes politiques ne sont pas épargnés non plus dans ce spectacle. A commencer par la femme du Président de la République, Carla Bruni-Sarkozy.
L.G. C’est vrai. Sa chanson Ta tienne est tellement drôle que je ne pouvais pas passer à côté. Il y a quelques années, Carla est venue voir mon spectacle, elle l’avait apprécié. Pas sûr que ce dernier lui plaise autant. Mais vous savez, d’une manière générale, il vaut mieux éviter de croiser les hommes politiques.
F.-S. Est-ce à dire que vous évitez de vous retrouver sur leur chemin ?
L. G. Pas forcément. Il m’est déjà arrivé de serrer la main du Président lors d’une remise de légion d’honneur. Mais je fais attention à ne pas avoir trop de contacts avec les hommes politiques. Ils sont malins, ils essayent de vous mettre dans leur poche. Il ne faut pas oublier qu’il faut être brillant pour en arriver à un tel niveau.
« Avoir un ennemi comme Ardisson, c’est un luxe »
F.-S. N’en avez-vous pas marre que l’on vous accuse d’être vulgaire ?L. G. Ça m’a toujours amusé. C’est tellement assumé que je n’ai aucun souci avec ça. Qui ne dit pas de gros mots ? Et puis je me considère moins vulgaire que Mickaël Vendetta, Ardisson et Fogiel.
F.-S. N’avez-vous jamais regretté vos propos ?
L. G. Non. Ça se voit lorsque j’aime bien une personne. Les autres, je m’en fous. Je ne prends même plus la peine de parler de Fogiel et d’Ardisson dans mes spectacles, ça serait leur accorder trop d’importance. Et puis, avoir un ennemi comme Ardisson, c’est un vrai luxe.
F.-S. Sous vos allures de gros dur, vous cachez un grand cœur…
L. G. J’imagine. Je suis quelqu’un de très heureux dans la vie. Je passe mon temps à rire avec mes amis. Il faut dire que tous les gens que j’ai croisés sont plutôt des rigolos, que ce soit Salvador, Belmondo, Hallyday, Lautner.
F.-S. En bossant autant, n’avez-vous pas eu parfois l’impression d’être passé à côté de votre vie ?
L. G. Non. Même si parfois, je regrette de ne pas avoir assez de temps pour moi. C’est bien pour ça que j’ai pris une année sabbatique. Ça m’a permis de me consacrer à ma passion, le ski, et de répondre à toutes les invitations. J’ai ramé pour revenir. Il ne faut pas croire, les gens vous oublient vite.
A l’Olympia jusqu’au 1er janvier 2011. Réservations : 08.92.68.33.68. Tarifs : de 42,20 € à 73,00 €.
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