TOUT EST DIT

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mercredi 24 novembre 2010

Quand la crise irlandaise sert l'euro


Après la crise grecque, voici le tour de l'Irlande. Et l'on égrène avec un sadisme légèrement teinté de masochisme la liste des suivants potentiels. Le sujet est grave et n'émet quasiment que des ondes négatives. On souligne notamment le risque que cette nouvelle crise, à moins que ce ne soit la prochaine, fasse éclater l'euro. Mais comme, en économie, rien n'est jamais simple, on peut soutenir aussi que la crise irlandaise sert l'euro !


La politique monétaire américaine devrait en effet susciter une nouvelle flambée de l'euro par rapport au dollar. Si l'on additionne le jeu du différentiel des taux pratiqués par les deux banques centrales et la crainte inflationniste générée par les 600 milliards de dollars de pure création monétaire injectés par la Fed, l'euro devrait logiquement s'envoler vers ses sommets d'antan. Or il n'en est rien, pour le moment. C'est d'autant plus frappant que les monnaies de nombreux autres poids lourds de l'économie mondiale, à commencer par le Brésil, subissent une forte pression à la hausse. Le niveau du prix de l'or, autour de 1.400 dollars l'once, montre également que les capitaux sont à la recherche de refuges plus sûrs que le dollar. Pourquoi donc l'euro reste-t-il sagement autour de 1,35 dollar, épargnant ainsi une nouvelle crise de compétitivité ? Cette fois-ci, la réponse est simple. Les graves difficultés vécues par les maillons les plus faibles de la zone euro dégradent la confiance des investisseurs vis-à-vis de l'ensemble de la zone. A court terme, l'effet dévaluateur de cette défiance est positif. A moyen terme, il est clair que la situation est intenable. Car soit la crise interne à la zone euro n'est pas surmontée et son éclatement aura des conséquences désastreuses, soit elle est surmontée et la pression haussière de la politique monétaire américaine repartira de manière irrésistible. La seule solution structurelle est de refonder le système monétaire international sur de nouvelles bases. Le G20 vient d'esquisser un timide mouvement en cette direction. Sarkozy et Strauss-Kahn ont la lourde tâche commune de le mener à bien.

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