Qu’est-ce que l’affaire de Karachi que certains espèrent bien transformer en un « Karachigate » pour empêcher la réélection de Nicolas Sarkozy ?
C’est d’abord une tragédie humaine avec la mort de onze techniciens français victimes d’un attentat inexpliqué à Karachi, au Pakistan, en 2002.
C’est ensuite une interrogation sur le financement des campagnes présidentielles par l’argent noir des rétro-commissions sur les ventes d’armes à l’étranger.
Avec des soupçons, sans le moindre commencement de preuve, sur le financement de la campagne d’Edouard Balladur en 1995. Rien ne le prouve, à commencer par la validation des comptes de cette campagne par un Conseil constitutionnel présidé à l’époque par Roland Dumas, l’ami intime de François Mitterrand, un Conseil dans lequel se trouvaient d’éminents socialistes.
Rien ne prouve non plus à ce jour qu’il y ait un lien de cause à effet entre l’arrêt de versement des commissions décidé par Jacques Chirac et l’attentat de Karachi.
Mais alors pourquoi ce tintamarre politico-médiatique qui met Karachi à la une depuis plusieurs jours ?
Tout simplement parce qu’un ancien Premier ministre, Dominique de Villepin, déjà impliqué dans la ténébreuse affaire Clearstream pour laquelle il sera bientôt rejugé en appel, a décidé que tous les moyens étaient bons pour abattre politiquement Nicolas Sarkozy. L’ingénieur mécanicien de la campagne d’insinuations vole de radios en plateaux de télévision pour dénigrer sans jamais le nommer un président de la République qui fut, c’est la seule chose avérée, ministre et porte-parole de M. Balladur il y a quinze ans.
Alors même que le président socialiste de la mission d’enquête parlementaire, Bernard Cazeneuve, peu suspect de sarkozysme, reconnaît que, jusqu’à présent, il n’a pas rencontré M. Sarkozy sur son chemin dans son enquête. Le but de M. de Villepin est de relancer la guerre au sein de la droite entre balladuriens et chiraquiens au moment même où M. Sarkozy, en confirmant François Fillon et en faisant coexister au gouvernement les uns et les autres, s’efforçait de les rassembler. Comme en 1981 avec l’affaire des diamants menée par le RPR et le PS contre Giscard, la machine à perdre est en route.
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