TOUT EST DIT

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jeudi 5 novembre 2009

Frondes à l’UMP : Sarkozy hausse le ton

Après une semaine de couacs dans la majorité, Nicolas Sarkozy a sévèrement recadré son gouvernement hier. La veille, François Fillon a notamment mis en garde Rama Yade et Henri Guaino à l’Assemblée.

Tribunes frondeuses de parlementaires, cacophonie au gouvernement avec Rama Yade sur la sellette : la fébrilité n’en finit pas de régner dans la majorité, au point de forcer l’Elysée et Matignon à un sévère recadrage. Nicolas Sarkozy a profité hier du Conseil des ministres pour souligner la « nécessité d’être solidaires », selon le porte-parole du gouvernement Luc Chatel.

Animé d’une colère froide, le président n’a pas mâché ses mots la veille face aux dirigeants de l’UMP. « Il y a autour de nous un océan de fébrilité », a-t-il clamé, sermonnant Jean-Pierre Raffarin pour sa tribune cosignée avec 23 autres sénateurs contre la réforme actuelle de la taxe professionnelle.

« On n’a pas apprécié ce coup d’éclat alors que la majorité est déjà assez bien secouée comme ça », confie un responsable de la majorité. Un ministre ironise : « Raffarin s’emmerde et n’a pas digéré de ne pas avoir eu la présidence du Sénat. » « C’est normal, il n’y a pas d’opposition, alors le débat a lieu dans la majorité. Il n’y a pas de gauche, donc on se bouffe le nez entre nous », glisse le même.

François Fillon s’est lui départi mardi de son flegme habituel devant le groupe UMP à l’Assemblée nationale. S’il a égratigné le conseiller spécial de l’Elysée, Henri Guaino, le Premier ministre a surtout fustigé Rama Yade pour s’être « désolidarisée » du gouvernement, relançant le suspens sur le sort de la secrétaire d’Etat aux Sports de 32 ans, toujours protégée par sa grande popularité.
Yade « pas directement menacée »

En s’opposant à la suppression d’exonérations fiscales pour les sportifs, la benjamine du gouvernement n’a pas arrangé sa réputation de rebelle. Ses jours sont-ils comptés ? « Il s’agissait d’un rappel à l’ordre », tempère-t-on dans l’entourage de François Fillon, assurant qu’elle n’est « pas aujourd’hui directement menacée ».

En privé, un ministre proche de Sarkozy semblait pourtant récemment en avoir fait le deuil : « Ce n’est pas une grande bosseuse, elle marche plus à l’instinct. Qu’elle trace son propre sillon. »

« Quand on est jeune, c’est parfois un peu plus difficile, il faut parfois un grand frère ou une grande soeur ou un chef d’équipe pour rappeler les règles », a professé Christine Lagarde, chargée pour sa part de rassurer le Sénat sur la taxe professionnelle.

Une mission qui s’annonce délicate : malgré son rappel à l’ordre, Jean-Pierre Raffarin a prévenu que « personne ne peut sermonner personne, parce que chacun doit respecter chacun ».

L’exécutif risque aussi de devoir éteindre le feu à l’Assemblée, après l’amendement sur les sportifs, contesté par le secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand. Après une passe d’armes avec son grand rival, le patron des députés UMP Jean-François Copé, l’Elysée a encore dû siffler la fin de la polémique avec la création d’une mission sur la rémunération des champions et le report du texte controversé à la fin de la saison sportive.

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