TOUT EST DIT

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jeudi 5 novembre 2009

Sarkozy au milieu du gué

Il convient de relativiser la baisse de popularité de cet automne 2009 dans lequel beaucoup souhaiteraient voir l'amorce d'une crise de confiance.

Deux ans et demi après son arrivée à l'Élysée, Nicolas Sarkozy n'est pas le plus mal loti des présidents de la Ve. Loin s'en faut. Plusieurs de ses prédécesseurs -François Mitterrand et Jacques Chirac, pour prendre les plus récents - ont connu situation bien pire. À pareil moment de son septennat, le premier, la mort dans l'âme, avait dû se résoudre à décréter la rigueur. Quant au second, il entamait une interminable cohabitation avec Lionel Jospin. Il convient donc de relativiser le trou d'air de cet automne 2009 dans lequel beaucoup souhaiteraient voir l'amorce d'une crise de confiance, voire le début de la fin.

La première partie du quinquennat de Nicolas Sarkozy se résume facilement : des réformes et une crise. Des réformes sur lesquelles des gouvernements de droite et de gauche dissertaient aimablement depuis des lustres, une crise financière imprévue et d'une ampleur sans égale. Cela s'appelle une situation inédite, puisqu'on n'a rarement vu telle frénésie réformatrice conjuguée à un tel tsunami économique. Beaucoup prédisaient l'an dernier que la crise allait calmer Nicolas Sarkozy ; les mêmes doivent reconnaître aujourd'hui qu'il n'en est rien. C'est à la fois heureux et risqué.

C'est heureux parce que la France doit poursuivre son effort de modernisation que d'autres pays comparables - et souvent dirigés par des sociaux-démocrates - ont entrepris bien avant elle, sans que cela d'ailleurs donne lieu à de grands psychodrames nationaux. C'est évidemment risqué parce qu'en France plus qu'ailleurs on a un attachement particulier pour «les paysages qui ne changent pas», comme disait Mitterrand lorsqu'il contemplait la vue du haut de la roche de Solutré.

Or, les paysages changent à une vitesse inimaginable. Celui qui s'offre à notre regard en cet automne 2009 n'est déjà plus le même que celui qui a accueilli Nicolas Sarkozy en mai 2007. Ainsi, le G8 n'existe plus et a cédé la place au G20. C'est le fameux «monde d'après» qui se met en place, dans lequel l'Europe du traité de Lisbonne entend jouer un rôle majeur.

À moitié chemin de son quinquennat, Nicolas Sarkozy n'a d'autre choix que de poursuivre ce qu'il a entrepris, et donc d'adapter la France à ce qui vient. D'autant plus que si le PS nous explique tous les jours pourquoi il a tort de faire ce qu'il fait, on ignore toujours ce qu'il ferait à sa place. Sarkozy, dit-on désormais Rue de Solferino, est «prenable» en 2012. Soit. Il suffit juste à la gauche de trouver un programme. Et le candidat qui va avec.

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