TOUT EST DIT

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jeudi 5 novembre 2009

"Depuis deux ans et demi, nous tenons nos engagements"

Les affaires Clearstream, Pasqua, Chirac n'imposent-elles pas de maintenir le juge d'instruction ?

Ces affaires montrent que, contrairement à ce qu'on raconte toute la journée, la justice française est totalement indépendante. Mais s'agissant du juge d'instruction, la réforme que nous préparons vise à transformer le juge d'instruction en juge de l'instruction. De manière à supprimer une dérive du système qui conduit un juge à avoir toutes les responsabilités.
Quand on met les gens en garde à vue sans précaution, quand on maintient les gens en détention provisoire pendant des durées invraisemblables, c'est absolument contraire à la conception que je me fais des droits de l'homme. Il y a une vraie amélioration des droits de la personne à apporter à travers une réforme de la justice.

Il faut introduire dans le droit français une sorte d'habeas corpus, comme nos voisins, en même temps qu'il faut garantir à l'enquête cohérence et efficacité.

Sur le cas Chirac, à titre personnel, un ancien président de la République devant les tribunaux, qu'en pensez-vous ?

Cela ne me fait pas plaisir, mais je ne m'exprime pas, parce que je considère que toute expression du chef du gouvernement sur ce sujet est contraire à la séparation des pouvoirs et sujette à interprétation.

Ces affaires n'alourdissent-elles pas le climat de la mi-quinquennat ?

Ce sont des affaires très anciennes qui ont peu de rapport avec la vie politique d'aujourd'hui. C'est tout le problème du temps de la justice qui n'est pas le même que le temps de la politique.

La droite se reconnaît-elle encore dans les valeurs de Nicolas Sarkozy ?

Les électeurs de droite ont une préoccupation principale, celle de savoir si le président, ce gouvernement et la majorité tiendront leurs engagements. La crise politique qui a culminé avec l'élimination de Lionel Jospin au premier tour de l'élection présidentielle en 2002, était le résultat d'une crise de confiance. Les gens avaient le sentiment que les engagements n'étaient jamais tenus.

Depuis deux ans et demi, avec le président de la République, nous tenons nos engagements. Sur les valeurs, j'ai toujours défendu l'idée qu'il n'y avait pas un peuple de droite avec ses valeurs et un peuple de gauche avec les siennes. Si vous voulez me faire dire que le travail, la responsabilité, le respect de la loi, la place de l'Etat sont des valeurs de droite, je ne vais pas vous contredire.

Mais en même temps, je ne veux pas laisser à la gauche la valeur de la justice sociale et de la solidarité. Quand on évoque le bouclier fiscal, si on est honnête, il faut évoquer le RSA, les augmentations fortes des minimas sociaux, l'ensemble des mesures prises en faveur des Français frappés par la crise économique.
Propos recueillis par Françoise Fressoz, Sophie Landrin et Arnaud Leparmentier

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