TOUT EST DIT

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jeudi 30 août 2012

Quand on ne sait pas ou l’on va, il faut y aller…(épisode 1)

Hollande est son gouvernement débutant semble avoir fait sienne la célèbre devise Shadokienne : Quand on ne sait pas ou l’on va, il faut y aller ! Et le plus vite possible !
Reconnaissons à Hollande un mérite : il sait s’économiser ! En tout cas, pas besoin d’en faire trop. C’est vrai : pendant la campagne, il n’a pas eu besoin de penser le monde, c’est-à-dire de donner sa vision de la société, sa conception de la France et de l’Europe, son interprétation de l’histoire et finalement, la raison pour laquelle il voulait le pouvoir. Donc il ne nous a rien dit. Il s’est borné à se dépeindre en anti-sarkozy. On peut penser que cette stratégie fut la bonne puisqu’il a gagné ; on peut également en douter : entre la déclaration de candidature du sortant et l’élection en elle-même, l’écart n’aura cessé de se resserrer, pour finir à quelques 500 000 voix de différence. En regard des écarts annoncés comme stratosphériques 6 mois avant (65%-35% au second tour, si Sarko parvenait à se qualifier, ce qui restait à prouver).
Donc il a géré gentiment en bon père de famille une avance sondagière, sans prendre de risque et finalement sans jamais vraiment dévoiler son jeu. Il a merveilleusement louvoyé entre les intérêts contradictoires, les points de vues divergents, les antagonismes partisans… pour arriver à se faire élire sans un programme précis et clair.
A-t-on compris la position du candidat-devenu-président sur le nucléaire et la politique énergétique de la France ? On baisse la part du nucléaire dans le mix énergétique français de 75% à 50 % à horizon 2025. OK : contre quoi, à quel coût jugé acceptable tant pour les particuliers que pour les entreprises ?
Quelle politique pour l’emploi et la compétitivité ? Quelle stratégie industrielle ? Comment redonner de l’air aux entreprises ? Comment encourager l’initiative ? Quelle est sa vision de l’avenir de l’industrie française ?
Quelle est sa vision de la construction européenne ? Quelle la place de la France dans la construction du continent : fait-il sienne la position allemande, absolument fédéraliste ? Propose-t-il une autre voie ?
Du point de vue de la logique économique, lui qui a été le chantre de la croissance en Europe, comment la conçoit-il en France ? Pense-t-il réellement que les systèmes keynésiens sont possibles ?
En ce qui concerne la réforme nécessaire d’un Etat providence en faillite, quel cap nous a-t-il fixé ? Quelles réformes de structure pour adapter notre modèle, à préserver, à un monde nouveau ?
Quel nouveau ( ?) pacte républicain pour les quartiers difficiles ? Quelle politique de sécurité dans des quartiers dans une décrépitude républicaine totale ?
L’emploi des jeunes : l’emploi subventionné alors même qu’ils sont inefficaces au regard de ce qu’ils coûtent ? Ne peut-on pas essayer d’inventer de nouveaux mécanismes de création d’emplois plutôt que d’adapter sommairement les recettes du passé ( les emplois jeunes de Jospin, 1997) ?
Pendant la campagne, la candidature de témoignage d’EELV et de la baroque Eva Joly avait fait rire ou pleurer selon le degré de second degré dont l’auditoire était capable. Elle avait notamment envisagé de faire renoncer la France à son siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU au profit d’une présence européenne tournante… Hollande s’en était alors tiré devant un auditoire de journalistes complaisants, par une pirouette fort habile : nous recommanderons une réforme du Conseil de Sécurité de l’ONU. Quand bien même, pourquoi pas. Mais alors qu’attend-il pour nous donner sa vision du monde de son instance qui sert de police lorsque les diplomaties parviennent à se mettre d’accord ? Pourquoi ne profite-t-il pas du drame syrien pour prendre la parole à New York, devant les représentants du monde entier, pour donner la vision qu’a la France du monde et de ses dérèglements.
La vérité, c’est qu’il n’en est pas capable. Souvenons-nous qu’il aura été incapable de donner une vision claire au PS alors qu’il en aura été le chef pendant 10 ans ! A-t-il donné un cap au parti ? A-t-il donné une épine dorsale claire, un positionnement politique précis entre une sociale démocratie pro-européenne d’une part et d’autre part une gauche de combat, revendicatrice et fondamentalement anticapitaliste. Cette clarification ne s’est pas opérée dans la tête de Hollande. En tout cas son coming out se fait encore attendre.

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